Le Texas a adopté, mercredi 20 août, une nouvelle carte électorale en vue des élections de mi-mandat de novembre 2026. Le redécoupage, très controversé, devrait donner cinq représentants de plus aux républicains au Congrès. C’est Donald Trump lui-même qui en a fait la demande au gouverneur Greg Abbott, le 15 juillet, dans le but d’éviter de perdre la majorité, comme cela a été le cas en 2018. Aujourd’hui, les républicains détiennent 219 sièges contre 212, avec quatre sièges vacants : il est donc possible que le contrôle du Congrès bascule.
De notre envoyée spéciale à New York,
Il y a quinze jours, les élus démocrates du Texas avaient quitté leur circonscription et leur État pour empêcher le vote. Quand ils sont revenus au travail, lundi 18 août, le Congrès a exigé qu’ils acceptent, par écrit, une surveillance policière, jusqu’au scrutin. Une élue de Dallas a raconté qu’elle avait été « escortée », y compris au supermarché par des policiers en civil. Une autre a déchiré le bout de papier, et choisi avec plusieurs de passer la nuit dans l’hémicycle. Ils ont même reçu un appel d’encouragement de Kamala Harris.
Pendant les débats mercredi, les élus démocrates ont dénoncé tour à tour un redécoupage qui divise les communautés minoritaires et affaiblit leur représentation, pour favoriser le parti au pouvoir. Mais en vain : le texte est passé.
Les démocrates tentés de faire de même
Pendant ce temps, les démocrates cherchent comment répondre, avec cette question en toile de fond : faut-il se défendre avec les mêmes armes, quitte à contrevenir aux principes démocratiques ou se faire battre par des ennemis qui ne respectent pas la démocratie ? Le gouverneur démocrate de Californie a tranché : le 15 août, Gavin Newsom a présenté une nouvelle carte qui pourrait donner à son parti cinq sièges de plus qu’aujourd’hui.
Les républicains de l’État ont attaqué la décision en justice. Autre épine dans le pied du gouverneur, la Californie a confié les questions de découpage électoral à une commission indépendante. Il va donc falloir un vote des électeurs pour autoriser le revirement.
D’autres États pourraient suivre
Le Texas et la Californie ne sont pas les seuls concernés. Le Missouri, à majorité républicaine, s’apprête à faire la même chose et les républicains du Kansas n’excluent pas de suivre le mouvement. Côté démocrates, New York et le Maryland sont sur la même ligne que la Californie, mais ils n’ont pas encore pris de décision.
Les commissions indépendantes sont beaucoup plus nombreuses dans les États dirigés par les démocrates que chez les républicains. Ces derniers auront donc plus de facilité à redessiner les cartes électorales comme ils l’entendent.
Les électeurs défavorables
Une majorité d’Américains, dont 66% d’électeurs républicains, considéraient début août que le fait de redessiner la carte électorale pour favoriser un parti était un « problème majeur », selon un sondage YouGov. Mais en même temps, beaucoup d’électeurs démocrates attendent des réactions fortes de leurs responsables politiques face au gouvernement Trump et trouvent qu’elles tardent à venir. Enfin, certains élus et analystes mettent en garde contre un possible effet « retour de flammes » de la part d’électeurs en droit de se sentir quelque peu manipulés.
Source: RFI