États-Unis: où peut mener la dérive autocratique de Donald Trump?

Après avoir annoncé son intention de limoger une des gouverneures de la FED, Lisa Cook, pour fraude dans un dossier d’emprunt immobilier, le président Trump a ouvertement reconnu que le but de la manœuvre était de prendre le contrôle de la Banque centrale des États-Unis. Il s’est félicité lors d’une réunion du cabinet d’avoir très bientôt à la FED une majorité en sa faveur. « Ce sera bien, et une fois que ce sera fait, le bâtiment va décoller », a-t-il déclaré.

Avec notre envoyée spéciale à New York, Juliette Gheerbrant

Cette ingérence présidentielle inédite dans les institutions américaines est une nouvelle étape de la dérive autocratique de Donald Trump. Les mesures de ces derniers mois en témoignent, le président défie l’État de droit. Mais ce n’est pas une surprise, il avait donné quelques signaux avant d’accéder à un second mandat.

Donald Trump a, plusieurs fois, réfuté le qualificatif de « dictateur », pour finalement ne pas trop mal s’en accommoder. Il s’exprimait mardi au sujet du déploiement de l’armée à Washington : « L’idée, c’est que je serais un dictateur. Mais moi, je stoppe la criminalité. Et beaucoup de gens se disent : « Eh bien, dans ce cas, je préfère avoir un dictateur ». »

De nombreuses atteintes aux institutions et à l’État de droit

Parmi les nombreuses atteintes aux institutions et à l’État de droit, il y a le déploiement de l’armée pour maintenir l’ordre public sur le territoire national, le contrôle de la justice, et l’utilisation des tribunaux pour faire taire les opposants, le recours à des arguments de situations exceptionnelles pour outrepasser la loi dans les expulsions massives d’étrangers, le chantage financier sur les universités, la nomination de personnes aux ordres dans des institutions comme le Bureau des statistiques ou encore le fait de passer outre les prérogatives du Parlement.

Pas une surprise

Cet exercice du pouvoir n’est pas une surprise. De nombreux opposants, démocrates mais aussi républicains, l’ont dit avant l’élection présidentielle : les déclarations de Trump doivent être prises au sérieux. Lors du second mandat, il fera ce qu’il annonce. Pendant la campagne, en 2022, Donald Trump avait ainsi déclaré dans une interview au média hispanophone Univision : « Si je suis président et que je vois quelqu’un qui s’en prend violemment à moi, je dirais allez-y, inculpez-le, et à coup sûr, ce sera fini pour lui ». Il n’en reste pas moins que Donald Trump a été élu par une majorité d’Américains qui continuent, pour l’instant, à le soutenir.

Source:RFI

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