Le président américain Donald Trump a décidé de déployer trois navires de guerre au large des côtes du Venezuela au motif de la lutte contre le trafic de drogue, a annoncé, mercredi 20 août, un responsable américain. L’envoi, qui se fait sur fond de tension accrue entre les deux pays, a été condamné par les pays membres de l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (Alba).
Alors que Washington et Caracas sont à couteaux tirés depuis des années, ce déploiement militaire intervient au moment où le président américain intensifie la pression sur son homologue vénézuélien Nicolas Maduro. Donald Trump a doublé début août à 50 millions de dollars la prime offerte pour tout élément permettant d’arrêter le chef d’État vénézuélien pour trafic de drogue.
Les trois destroyers lance-missiles de classe Aegis se dirigent vers les eaux au large du Venezuela, a fait savoir ce responsable, sous couvert d’anonymat. Selon plusieurs médias américains, l’administration Trump prévoit également d’envoyer 4 000 Marines dans la région des Caraïbes, près des côtes vénézuéliennes.
Donald Trump brandit la lutte contre le trafic de drogue pour justifier nombre de ses politiques spectaculaires depuis son retour à la Maison Blanche en janvier. Exemple avec les droits de douane imposés au Mexique ou la vague d’arrestations musclées d’immigrés latino-américains qualifiés d’illégaux.
« Le déploiement militaire américain dans les eaux des Caraïbes, sous couvert d’opérations antidrogue, représente une menace pour la paix et la stabilité de la région », ont affirmé mercredi 20 août, dans une déclaration commune, les membres de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (Alba), dont les pays membres sont orientés à gauche.
Cette organisation a exprimé son « soutien le plus ferme et absolu » au président Maduro. L’Alba est composée d’Antigua-et-Barbuda, de la Bolivie, de Cuba, de la Dominique, de la Grenade, du Nicaragua, de Saint-Christophe-et-Niévès, de Saint-Vincent-et-les-Grenadines et de Sainte-Lucie. Fondée en 2004 par les anciens présidents vénézuélien Hugo Chavez et cubain Fidel Castro pour contrer l’influence américaine, son importance a toutefois diminué après la mort d’Hugo Chavez en 2013.
Le gouvernement vénézuélien qualifié de « cartel narco-terroriste »
Le gouvernement américain, qui ne reconnaît pas la victoire largement contestée de Nicolas Maduro à la dernière présidentielle au Venezuela, l’accuse d’être impliqué dans un réseau de « narcotrafic » international. La porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt a qualifié, 19 août, le gouvernement vénézuélien de « cartel narco-terroriste » et Nicolas Maduro de « chef fugitif de ce cartel ».
Interrogée par la presse sur la possibilité d’un déploiement de troupes américaines au Venezuela, elle a affirmé que Donald Trump recourrait à « tous les moyens » pour « empêcher les drogues d’inonder notre pays ».
Après avoir qualifié de « pathétique » et de « grossière opération de propagande politique » la nouvelle prime américaine pour l’arrêter, Nicolas Maduro a annoncé lundi le déploiement de 4,5 millions de miliciens « pour garantir la couverture de tout le territoire » du Venezuela.
Fondée par l’ex-président Hugo Chávez, prédécesseur de Nicolas Maduro, la milice vénézuélienne est, de source officielle, composée de cinq millions de personnes, civils ou réservistes, placées sous le commandement de l’armée.
Source: RFI