Alors que le Projet d’appui au parlement et aux processus électoraux au Tchad (PAPPE) s’apprête à entrer dans sa deuxième phase, l’heure est au bilan d’une première étape déterminante pour la consolidation de la démocratie dans le pays.
Mis en œuvre par le Centre européen d’Appui électoral (ECES),le Projet d’appui au parlement et aux processus électoraux au Tchad (PAPPE) est une initiative ambitieuse visant à renforcer les institutions démocratiques tout en promouvant les droits humains au Tchad.
Selon Madjiguène Thiam, Représentante Pays de l’ECES et Coordinatrice du projet, la première phase s’est principalement concentrée sur l’appui à la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), dans un contexte d’instabilité institutionnelle. En effet, le projet a débuté alors que neuf des onze commissaires de cette institution clé venaient d’être remplacés, ralentissant ainsi le lancement des activités. Néanmoins, dès que la situation s’est stabilisée, les actions ont pu être menées à bien, a-t-elle souligné.
Au cours de cette première phase, la CNDH a bénéficié de plusieurs axes d’appui : des formations pour renforcer les capacités de ses membres, un soutien matériel pour la conduite de missions de terrain, ainsi qu’un accompagnement technique dans la mise en place d’outils de suivi des violations des droits humains. Ces outils innovants permettent désormais aux citoyens, même dans les zones les plus isolées, de signaler les atteintes dont ils sont victimes.
Autre avancée notable : le projet a contribué à améliorer la communication institutionnelle de la CNDH. L’élaboration d’un plan de communication et la création d’un site web officiel offrent désormais un accès direct à l’information, tant pour la population que pour les partenaires internationaux, a précisé Mme Thiam.
Une approche globale pour une gouvernance inclusive
L’un des traits distinctifs du PAPPE réside dans son approche holistique. S’il cible en priorité les grandes institutions publiques en raison de leur rôle central dans l’organisation des élections, la définition des politiques publiques et la défense des droits humains, le projet intègre également les organisations de la société civile, ainsi que les autorités traditionnelles et religieuses.
« L’objectif est de doter ces institutions de ressources humaines compétentes, engagées et porteuses de fortes valeurs humaines », explique la coordinatrice. Ce choix stratégique vise à instaurer une gouvernance participative, inclusive et durable.
Une deuxième phase cruciale
Prévue pour démarrer le 12 mai, la seconde phase du PAPPE s’annonce intense et structurante. Elle élargira son champ d’action à d’autres institutions clés telles que la Cour suprême, le Conseil constitutionnel, la Haute autorité des médias audiovisuels, le Parlement, l’Agence nationale de gestion des élections, ainsi qu’aux organisations de la société civile et aux autorités traditionnelles.
L’objectif est clair : consolider les acquis et favoriser l’ancrage de pratiques durables en matière de gouvernance, de stabilité institutionnelle et de cohésion sociale. Cette phase visera également à renforcer le capital humain des acteurs impliqués, condition indispensable à la pérennisation des efforts déployés au-delà de la durée du projet.
À travers ses différentes phases, le projet PAPPE traduit l’ambition de l’ECES et de ses partenaires de jeter les bases d’une gouvernance démocratique solide, respectueuse des droits fondamentaux et des principes républicains. Les avancées enregistrées auprès de la CNDH laissent entrevoir un avenir prometteur pour la suite du programme.
CA/te/Sf/APA
Source:fr.apanews.net