La capitale économique ivoirienne, Abidjan accueille le 26 mai 2025 le Forum des membres de la Facilité africaine de soutien juridique (ALSF) selon une note d’information consultée par Abidjan.net ce jeudi 08 mai 2025. Un rendez-vous pour repenser l’autonomie juridique du continent, en particulier en matière de droit des affaires, à un moment où les États africains cherchent à sécuriser leurs contrats, à mieux négocier avec les investisseurs et à renforcer leurs capacités à défendre efficacement leurs intérêts économiques et commerciaux.
L’événement réunira des dirigeants politiques, juristes, bailleurs et institutions internationales autour d’un thème explicite : « Ressourcer l’ALSF pour autonomiser le développement durable de l’Afrique ».
Créée pour favoriser la négociation de contrats avantageux et de termes adaptés aux réalités des pays africains, la Facilité africaine de soutien juridique (ALSF) revient sur le devant de la scène avec un Forum qui, cette année, prend une dimension particulière.
Dans un contexte où les contentieux se multiplient et où les négociations contractuelles dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures ou des ressources naturelles s’intensifient, l’enjeu est clair : renforcer la capacité des États africains à maîtriser leurs engagements juridiques, à structurer des transactions complexes, et à éviter les pièges d’une dette insoutenable.
Pour cette édition, la liste des intervenants donne le ton. Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement, Claver Gatete, patron de la CEA, Thabo Mbeki, ex-président sud-africain et artisan des premières initiatives contre les fonds vautours, ainsi que Sahle-Work Zewde, présidente éthiopienne, sont annoncés. Un casting qui traduit l’importance que prend désormais la question juridique dans les choix économiques et diplomatiques du continent.
Mise en place en 2008, sur impulsion notamment de ministres africains des finances confrontés à la pression des créanciers, l’ALSF a vu ses missions évoluer. À l’origine centrée sur le soutien face aux fonds spéculatifs, elle accompagne désormais ses 53 États membres dans la négociation de contrats, la restructuration de dettes, la gestion de partenariats public-privé et la formation de cadres juridiques.
Depuis 2010, plus de 420 projets ont été soutenus, pour un montant global de 142 millions de dollars mobilisés. Selon les chiffres internes, les interventions de l’ALSF auraient permis de générer 15 milliards de dollars d’économies pour les États et de mobiliser près de 20 milliards d’investissements privés. En parallèle, plus de 12 500 professionnels du droit africain ont été formés dans le cadre des programmes déployés. En un peu plus d’une décennie, cette institution a approuvé plus de 420 projets dans 50 pays, mobilisant près de 142 millions de dollars US pour appuyer les gouvernements dans des domaines aussi variés que l’énergie, les ressources naturelles ou les infrastructures.
Au cours de cet événement, trois grands axes structureront les débats : la pérennisation du financement de l’institution, la bonne gouvernance contractuelle, et les enjeux juridiques liés au développement durable. Parmi les thèmes attendus : les clauses environnementales dans les contrats miniers, les mécanismes de partage de production dans le secteur pétrolier, ou encore la place du droit dans les stratégies de transition énergétique.
Le Forum devrait également faire la part belle à la réflexion sur la souveraineté juridique africaine, dans un contexte mondial où les asymétries contractuelles restent fortes. Pour nombre d’experts, il ne suffit plus de négocier de bons contrats : encore faut-il disposer des ressources humaines, des institutions et des mécanismes de recours adaptés pour les faire respecter.
Cyprien K.
Source: abidjan.net