Le Soudan et la Libye ont annoncé à Genève un accord visant à organiser le retour volontaire de près de 467 000 Soudanais réfugiés en Libye depuis le déclenchement de la guerre en avril 2023, selon les autorités soudanaises.
Le Soudan et la Libye ont décidé de renforcer leur coopération en matière de gestion migratoire afin de faciliter le rapatriement volontaire des centaines de milliers de Soudanais ayant trouvé refuge en Libye depuis l’escalade du conflit soudanais en avril 2023.
L’annonce a été faite par le ministre soudanais de l’Intérieur, Babiker Samra, à l’issue d’entretiens avec son homologue libyen, Imad al-Tarabulsi, en marge de la conférence annuelle organisée à Genève par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Selon les autorités, cette coordination vise à encadrer un processus de retour considéré comme prioritaire par les deux pays.
Le ministre soudanais a précisé à Reuters que Khartoum et Tripoli coopéreraient étroitement avec l’OIM pour assurer un retour « sûr, ordonné et volontaire » des ressortissants soudanais. Il a souligné que l’objectif était de rassembler, identifier et accompagner les personnes désireuses de rentrer, tout en respectant les normes internationales relatives à la protection des migrants.
Les deux gouvernements estiment que la clé du succès du programme réside dans une coordination technique soutenue avec l’agence onusienne, notamment pour l’enregistrement, la logistique et les mécanismes de suivi.
Selon les dernières données officielles, la Libye a enregistré plus de 467 000 arrivées de ressortissants soudanais depuis deux ans, en plus d’une importante communauté déjà installée dans le pays avant le conflit. La plupart ont trouvé refuge dans l’ouest libyen, majoritairement à Tripoli et dans ses périphéries, où la pression sur les infrastructures sanitaires, sociales et économiques s’est fortement accrue au cours des derniers mois. Les autorités libyennes affirment que la capacité d’accueil est désormais « saturée », ce qui rend nécessaire une solution durable fondée sur le volontariat.
Sur le plan humanitaire, l’OIM et plusieurs organisations internationales alertent depuis 2023 sur la vulnérabilité des réfugiés soudanais en Libye, exposés aux risques liés aux réseaux de traite, aux abus et à l’absence de statut légal clair.
Un processus de retour encadré permettrait selon elles de réduire ces risques tout en apportant un soutien ciblé aux populations déplacées. La coordination soudano-libyenne devrait également inclure des programmes d’aide post-retour afin de faciliter la réintégration sociale et économique des rapatriés au Soudan.
Les deux pays espèrent que ce mécanisme contribuera à alléger la pression migratoire en Libye, tout en répondant aux aspirations de nombreux Soudanais souhaitant regagner leur pays malgré un contexte sécuritaire encore fragile. Selon Khartoum, « la réussite du programme dépendra du soutien international et de la stabilité régionale », un facteur qui conditionnera la poursuite de ce processus complexe mais jugé indispensable.
SOURCE : APA News/MK/AK/Sf/