Les forces armées sénégalaises et mauritaniennes ont mené jeudi une patrouille fluviale entre Bakel et Gande, dans le cadre de la coopération militaire bilatérale et de la surveillance commune de la frontière.
Les éléments de la section fluviale de Bakel et leurs homologues mauritaniens ont conduit, ce jeudi, une patrouille fluviale conjointe sur le fleuve Sénégal, entre Bakel (Sénégal) et Gande (Mauritanie), a annoncé la Direction de l’Information et des Relations publiques des Armées (DIRPA).
Selon la DIRPA, cette activité, régulièrement organisée, s’inscrit dans le dispositif de surveillance conjointe de la frontière fluviale entre les deux pays et vise à renforcer la sécurité, la coordination et la lutte contre les menaces transfrontalières.
En septembre, les forces des deux pays avaient déjà mené une patrouille terrestre mixte dans la même zone. Les éléments de la Zone militaire n°4 avaient alors sillonné plusieurs localités entre Bakel-Aroundou et Diougountourou, à la frontière malienne. Cette opération venait en appui à l’Opération Karangué (sécurité, en wolof), déployée dans les régions frontalières de Tambacounda et Kédougou pour renforcer la sécurisation de la frontière Est du Sénégal.
Ces opérations conjointes interviennent dans un contexte de multiplication des attaques jihadistes dans l’ouest du Mali, à proximité des frontières sénégalaise et mauritanienne. Le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM/JNIM), affilié à Al-Qaïda, a mené début juillet une série d’opérations coordonnées dans les régions de Kayes, Nioro et Ségou, avant d’imposer ces dernières semaines un blocus à plusieurs villes maliennes connectées au Sénégal et à la Mauritanie.
Cette intensification des activités jihadistes a perturbé la circulation sur le corridor Kidira–Bamako, axe commercial vital pour les échanges régionaux. En mai 2025, le Sénégal avait déjà conduit deux patrouilles mixtes : avec la Mauritanie du 15 au 17 mai, et avec le Mali le 22 mai, selon le Mensuel des armées de la DIRPA.
La sécurisation des corridors commerciaux reste un enjeu majeur pour Dakar et Bamako. Le Mali demeure le premier partenaire africain du Sénégal, avec plus de 802 milliards de francs CFA d’exportations sénégalaises en 2024, soit environ 21 % du total national.
Cette coopération sécuritaire a été réaffirmée en mai lors de la rencontre entre le ministre sénégalais des Forces armées, le général Birame Diop, et le président malien de transition, Assimi Goïta, à Bamako.
Les patrouilles conjointes menées avec la Mauritanie s’inscrivent ainsi dans une stratégie régionale de prévention et de dissuasion face à la progression des groupes armés dans la zone frontalière.
SOURCE : APA News / Matam (Sénégal)