Café – cacao, des organisations de producteurs contestent la mise en place de l’OIA

La mise en place de l’Organisation Interprofessionnelle Agricole (OIA) Café-Cacao ne sied pas à tous. Quatre structures de producteurs ont, dans une correspondance au ministre d’État, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, exprimé leur désaccord quant aux résultats de l’évaluation des Organisations Professionnelles Agricoles (OPA) de la filière.


Ces structures sont le Collège National des Producteurs de Café-Cacao (CNPCC), la Coordination nationale des Organisations professionnelles agricoles en Côte d’Ivoire (CNOPA-CI), l’Union inter-régionale des coopératives agricoles de Côte d’Ivoire (UNICOOPACI) et l’Association des jeunes producteurs de café-cacao (AJPCC).

Selon ces organisations, le communiqué n°003/07/2025/CT-OIA/PDT-KKA/MK du 7 juillet 2025, émanant du Comité technique en charge du processus, annonce que seule l’Organisation nationale des producteurs de café-cacao de Côte d’Ivoire (ONPCC-CI) — créée en janvier 2025 et sans expérience avérée — remplirait toutes les conditions pour représenter le collège des producteurs au sein de l’OIA.

Cette entité aurait même été désignée par le cabinet JADEX comme apte à conduire le collège, alors que les 86 autres OPA évaluées ont été éliminées dès la première phase.

Les mécontents dénoncent un processus arbitraire et non transparent.

« Les résultats de la première évaluation, déjà contestés lors de la restitution, ne nous ont jamais été communiqués pour que nous puissions corriger les insuffisances », indiquent-ils.

Ils s’interrogent également sur la manière dont le cabinet JADEX a pu attribuer à l’ONPCC-CI des chiffres de production (53,47 %) et de producteurs membres (63,12 %) jugés disproportionnés.

Les auteurs de la correspondance au ministère affirment détenir des informations selon lesquelles l’ONPCC-CI aurait bénéficié de l’appui de membres du Comité technique.

Notamment par l’accès à la base de données confidentielles des producteurs issue du recensement du Conseil du Café-Cacao.

Ils évoquent aussi l’engagement d’« une importante somme d’argent » par le président de l’ONPCC-CI, laissant planer des soupçons de corruption.

Pour ces organisations, le profil industriel de Diakité, à la tête de plusieurs entreprises de transformation de café et cacao, soulève le risque d’une marginalisation des petits producteurs au profit des intérêts industriels, parfois divergents de ceux de l’État.

Elles appellent le ministre d’État à « stopper ce processus qui risquerait de créer des troubles au sein de la filière ».

Ils plaident aussi pour un arbitrage afin de garantir une mise en place de l’OIA dans un climat de transparence et d’équité.

Tristan Sahi

7info

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