Le président du Botswana, Duma Boko, a averti que le modèle économique actuel, fortement dépendant des diamants, était intenable et constituait une « bombe à retardement sociale » dans un contexte de chômage croissant des jeunes.
S’exprimant mercredi lors d’un atelier stratégique du cabinet consacré au Programme de transformation économique du Botswana (BETP), Boko a déclaré que le pays devait urgemment se libérer de sa dépendance aux revenus du diamant, qui a soutenu l’économie depuis l’indépendance, mais qui présente désormais des risques structurels.
« Les limites de cette dépendance sont de plus en plus insupportables », a-t-il déclaré. « Si rien n’est fait, la situation risque de devenir non seulement un défi économique, mais aussi une bombe à retardement sociale. »
L’industrie diamantaire du Botswana, dominée par la coentreprise Debswana entre le gouvernement et De Beers, représente près de 70% des recettes d’exportation et une part importante du produit intérieur brut (Pib).
Cependant, la demande mondiale de diamants naturels a chuté ces dernières années, exacerbée par la concurrence des alternatives synthétiques et les difficultés économiques sur les principaux marchés. La crise économique a entraîné des licenciements massifs.
Debswana a annoncé en mai la suppression de 1.000 emplois et le taux de chômage du pays a atteint 27,6% début 2024.
Le BETP prévoit une réorientation vers l’agriculture, le tourisme, l’industrie manufacturière et les services numériques, en mettant l’accent sur une croissance inclusive et des résultats mesurables.
Boko a exhorté les dirigeants gouvernementaux à devenir des « agents proactifs du changement » et à adopter un nouveau modèle de gouvernance fondé sur la responsabilité et l’innovation.
Le vice-président et ministre des Finances, Ndaba Gaolathe, a décrit le programme comme une « feuille de route axée sur les données » ouverte à tous les citoyens, y compris les coopératives, les petites et moyennes entreprises et les commerçants informels.
« Chaque projet est évalué en fonction de son retour sur investissement, de son potentiel d’emploi et de son adéquation avec nos objectifs de développement », a déclaré Gaolathe.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’efforts plus vastes visant à diversifier l’économie du Botswana, longtemps vulnérable aux chocs extérieurs en raison de sa dépendance à un seul produit de base.
En avril, le Fonds monétaire international prévoyait une contraction du Pib de 0,4% pour 2025, invoquant la baisse des revenus du diamant et la faible croissance du secteur privé.
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Source: Apanews.net