Trois jours après la tentative de coup d’État avortée, le gouvernement béninois maintient une position prudente sur d’éventuelles complicités extérieures tout en annonçant la mobilisation de la coopération internationale pour traquer les auteurs présumés, notamment le lieutenant-colonel Tigri Pascal dont la localisation exacte reste floue.
Le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Houngbedji, a indiqué mercredi lors d’une conférence de presse que les autorités n’excluent aucune hypothèse concernant d’éventuelles complicités ou instigations extérieures dans la tentative de coup d’État avortée du 7 décembre dernier.
« En pareille circonstance, il me semble qu’aucune hypothèse n’est à exclure », a déclaré M. Houngbedji, tout en précisant que « nous, du côté du gouvernement béninois, nous n’accusons personne. Nous ne soupçonnons même personne » à ce stade.
Le secrétaire général adjoint du gouvernement a néanmoins reconnu avoir observé sur les réseaux sociaux d’où provenaient « les renforts aux mutins en matière de désinformation ». « Nous avons vu ça et nous savons exactement d’où ça vient », a-t-il affirmé, sans donner davantage de précisions.
M. Houngbedji a souligné que « les enquêtes nous permettront in fine de connaître les tenants et les aboutissants de ce qui s’est passé et donc de savoir s’il y a eu des complicités ou des instigateurs venant de l’extérieur ».
Concernant le principal auteur présumé, le lieutenant-colonel Tigri Pascal, chef du Comité militaire pour la Refondation, le porte-parole gouvernemental est resté prudent. Selon Jeune Afrique, l’officier béninois se trouverait au Togo. Lomé n’a pas encore réagi à cette information.
Coopération internationale sollicitée
Le gouvernement béninois a fait savoir que si les suspects se trouvent effectivement dans les pays voisins, « la coopération sous-régionale, la coopération internationale, l’intelligence, seront entreprises par notre pays, nos services compétents, pour, quelque soit là où ils se poseraient, demander et obtenir qu’on nous le livre ».
L’objectif affiché est de faire comparaître les auteurs présumés « afin qu’ils viennent répondre de ces actes » et révéler « les raisons et même les commanditaires » de la tentative de déstabilisation.
Selon le porte-parole, un « groupuscule » d’une centaine à 200 soldats sur plusieurs milliers que compte l’armée béninoise a participé à cette tentative, la majorité n’ayant « certainement même pas conscience de l’aventure » dans laquelle ils étaient embarqués.
Deux hauts gradés, le général Issa et le colonel Gomina, pris en otage durant les événements, ont été libérés au petit matin du lundi 8 décembre. Un policier ayant fait des déclarations sur les réseaux sociaux a été appréhendé et se trouve « au maire de la police judiciaire », a indiqué M. Houngbedji.
Le gouvernement a promis de tirer « tous les enseignements » de ces événements qui ont particulièrement choqué la population béninoise.
SOURCE : APA News/AC/ Cotonou (Bénin)