Le Conseil des gouverneurs de la Banque africaine de développement (BAD) a élu, ce mercredi, Sidi Ould Tah à la tête de l’institution. Originaire de la République islamique de Mauritanie, ce haut responsable du développement succède au Nigérian Akinwumi Adesina, avec l’ambition de renforcer le rôle stratégique de la BAD dans la transformation économique du continent.
L’élection s’est déroulée au terme d’un processus rigoureux et très suivi. Il aura fallu trois tours de scrutin pour départager les cinq candidats en lice. Sidi Ould Tah s’est imposé avec 76,18 % des voix, devançant largement le Zambien Samuel Maimbo (20,26 %) et le Sénégalais Amadou Hott (3,55 %). Il devient ainsi le 9ᵉ président de la Banque africaine de développement, pour un mandat de cinq ans.
Avec plus de 30 ans d’expérience dans les domaines de l’économie, de la finance, du développement rural et de la coopération internationale, Sidi Ould Tah s’inscrit dans la continuité des grands bâtisseurs de l’Afrique institutionnelle.
Depuis 2015, il dirigeait avec brio la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), qu’il a profondément modernisée. Sous sa direction, l’institution est devenue un acteur majeur de l’architecture financière du continent, en diversifiant ses instruments, en élargissant ses partenariats et en s’alignant sur les priorités de développement des pays africains.
Son solide bagage académique renforce sa crédibilité : docteur en économie du développement de l’Université de Nice-Sophia Antipolis (France), ingénieur agronome diplômé de l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II de Rabat (Maroc), et titulaire d’un diplôme de troisième cycle en gestion de projets de l’Université Paris-Dauphine (France), il incarne une rare combinaison entre rigueur scientifique, expertise technique et connaissance du terrain.
Avant son passage à la BADEA, Sidi Ould Tah a occupé plusieurs postes stratégiques en Mauritanie, dont ceux de ministre de l’Agriculture, ministre de l’Économie et du Développement rural, ainsi que de conseiller économique auprès du Premier ministre et du président de la République. Il a également dirigé des institutions nationales majeures impliquées dans la planification et le financement du développement.
Partout où il est passé, il a laissé l’image d’un homme d’action, attaché à des valeurs fortes : transformation structurelle, sécurité alimentaire, lutte contre la pauvreté et inclusion.
Cyprien K.
Source: abidjan.net