Arrestation de Succès Masra au Tchad : l’opposant est maintenu en détention

 

L’ancien Premier ministre est poursuivi pour « incitation à la haine », pour des paroles prononcées lors d’un meeting public en mai 2023. Son placement en détention est intervenu dans le cadre d’une enquête à la suite d’affrontements à Mandakao.

 

Le chef des Transformateurs est accusé d’avoir tenu des propos haineux, qui auraient contribué à provoquer le 14 mai dernier la tuerie de Mandakao, dans la région du Logone-Occidental, au TchadSuccès Masra, arrêté le 16 mai puis placé en détention provisoire cinq jours plus tard, a vu sa demande de libération provisoire être rejetée par la chambre d’accusation jeudi 19 juin, ont annoncé ses avocats.

« Nous avons saisi la chambre d’accusation depuis le 19 mai 2025 à cause du caractère arbitraire de la détention de notre client », a indiqué à l’AFP Francis Kadjilembaye, coordinateur du collectif des avocats de la défense. « Après trois heures de plaidoiries et en dépit de tous les moyens de droit mis à la disposition de la chambre, le président de la chambre a conclu que la demande est recevable en la forme, mais mal fondée dans le fond », a-t-il détaillé.

Succès Masra est poursuivi pour « incitation à la haine, à la révolte, constitution et complicité de bandes armées, complicité d’assassinat, incendie volontaire et profanation de sépultures » par la justice tchadienne. Le 14 mai, 42 personnes, « majoritairement des femmes et des enfants », avaient été tuées à Mandakao dans des affrontements intercommunautaires. Le sud du pays est régulièrement en proie à des conflits entre agriculteurs et éleveurs.

Un message audio comme preuve

Pour incriminer l’ancien Premier ministre, les autorités judiciaires s’appuient sur un enregistrement audio de 2023. Selon une traduction française du message en langue ngambaye, il dit : « Apprenons-nous les uns et les autres à utiliser une arme à feu. Que ce soit fille ou garçon, que ce soit homme ou femme… Soyons tous des boucliers protecteurs ».

Mais pour les conseils de l’ancien candidat à l’élection présidentielle, qui avait bénéficié de la loi d’amnistie générale pour pouvoir retourner au Tchad après son exil, cette déclaration, prononcée « dans un contexte précis, avait fait l’objet d’un mandat d’arrêt international » contre leur client qui « avait été levé en date du 2 novembre 2023, suite à un abandon des poursuites ».

(Avec AFP)

SOURCE: JEUNE AFRIQUE

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