La récolte est « excellente » avec des rendements dépassant les 55 quintaux, et allant jusqu’à 80 quintaux à l’hectare, s’est félicité le ministre algérien de l’Agriculture, avant d’annoncer la fin des importations.
L’Algérie ne procédera à aucune importation de blé dur en 2026, a affirmé samedi 14 juin le ministre de l’Agriculture, Youcef Cherfa, confirmant les engagements répétés du président Abdelmadjid Tebboune. Grâce à une récolte jugée prometteuse lors de la campagne moisson-battage 2025, Alger s’attend à atteindre l’autosuffisance dans cette céréale stratégique.
S’exprimant depuis la wilaya de Chlef, dans le nord du pays, à l’occasion du lancement de la campagne de récolte dans les régions du Nord et des Hauts Plateaux, le ministre a souligné que la production attendue permettrait de couvrir « l’ensemble des besoins nationaux en blé dur pour l’année 2026 ». Selon lui, cette performance marque un tournant dans la stratégie agricole nationale.
« C’est une campagne prometteuse, avec des rendements très encourageants, notamment dans le sud du pays où les chiffres dépassent les 55 quintaux à l’hectare, atteignant parfois 80 quintaux », a précisé le ministre. Il a rappelé que ces résultats excédaient largement les estimations présidentielles de février 2023, qui tablaient sur une autosuffisance avec un rendement moyen de 30 quintaux à l’hectare sur trois millions d’hectares emblavés.
L’Algérie, qui importe habituellement d’importants volumes de céréales pour subvenir à ses besoins alimentaires, voit dans cette performance un jalon important vers la souveraineté alimentaire. Le président Tebboune avait publiquement annoncé, en août 2024, sa volonté de mettre fin aux importations de blé dur à l’horizon 2026.
Outre le blé dur, le ministre a également salué les progrès enregistrés dans la filière orge, qui, selon lui, permettra de couvrir « une bonne partie des besoins de l’année prochaine », avec une production jugée « nettement meilleure » que celle de la saison précédente.
L’Algérie ambitionne également de développer de nouvelles cultures industrielles. M. Cherfa a indiqué que 21 000 hectares sont déjà consacrés à la culture du colza à l’échelle nationale, avec pour objectif de renforcer l’approvisionnement en huile de table grâce à des unités de trituration opérationnelles. Le pays expérimente également, pour la première fois, la culture du soja sur une surface test de 100 hectares. Le ministre a appelé à élargir cette filière, encore embryonnaire, à d’autres exploitations agricoles.
Ces annonces interviennent dans un contexte où de nombreux pays tentent de renforcer leur sécurité alimentaire face à la volatilité des marchés agricoles mondiaux et aux aléas climatiques. Si les prévisions algériennes se confirment, 2026 pourrait marquer un tournant dans la politique agricole du pays.
MK/ac/Sf/APA
Source: APANEWS