Dans le cadre des manœuvres African Lion 2025, les Forces armées royales marocaines (FAR) et la Garde nationale de l’État américain du New Hampshire ont mené, le mercredi 14 mai, une démonstration tactique du système d’artillerie Himars près de Cap Drâa, dans le sud du Maroc, selon des sources militaires contactées par l’Agence Internationale.
L’exercice s’inscrit dans le plus grand entraînement militaire annuel conduit par les États-Unis en Afrique, mobilisant cette année plus de 10 000 soldats issus de 50 pays, dont plusieurs membres de l’OTAN, sur des sites répartis entre le Maroc, la Tunisie, le Sénégal et le Ghana.
Supervisée par des instructeurs marocains et américains, la démonstration visait à tester les capacités de coordination, de projection et de tirs longue portée dans des environnements tactiques complexes, renforçant ainsi l’interopérabilité entre les deux armées.
Le Maroc, qui a officiellement acquis en juillet 2024 une batterie complète du système Himars pour un montant de plus de 524 millions de dollars, a ainsi pu mettre en œuvre ce matériel stratégique dans un cadre opérationnel. L’acquisition, approuvée par le département d’État américain en 2023, comprend 18 lance-roquettes M142 Himars, 40 missiles balistiques tactiques ATACMS, 72 roquettes guidées de précision, ainsi qu’un ensemble de véhicules logistiques, systèmes de commandement IFATDS, équipements de communication sécurisée Sincgars et dispositifs de formation et d’assistance technique.
Selon l’Agence américaine de coopération en matière de sécurité de défense (DSCA), cette vente contribue aux objectifs stratégiques des États-Unis en consolidant les capacités d’un allié clé en Afrique du Nord. La DSCA a également souligné que le Maroc ne devrait rencontrer aucune difficulté d’intégration du système au sein de ses forces.
Le déploiement du Himars vise à renforcer la posture défensive du Royaume, notamment sur ses frontières sud, dans un contexte régional marqué par des menaces croissantes dans la bande sahélo-saharienne. Déjà éprouvé sur plusieurs théâtres d’opérations à travers le monde, le système constitue un atout de dissuasion et de surveillance de premier plan pour les FAR.
Plusieurs industriels majeurs sont mobilisés pour assurer la fourniture et l’installation des équipements, parmi lesquels Lockheed Martin, Raytheon, L3 Harris, Oshkosh Defense, AM General et COBHAM Aerospace Connectivity. Aucun accord de compensation industrielle n’est prévu dans le cadre de cette transaction.
L’accord inclut par ailleurs le déploiement temporaire d’experts militaires et industriels américains, chargés d’assurer la mise en service, la formation et l’intégration du système sans impact sur la disponibilité des troupes américaines, selon les autorités de Washington.
Considéré comme un exercice militaire de référence sur le continent, African Lion vise à renforcer la coopération multilatérale, l’interopérabilité et la préparation des forces alliées face à des environnements de plus en plus complexes et évolutifs.
MK/te/APA
Source: APANEWS