Le Nigéria clarifie l’atterrissage d’un de ses avions militaires à Bobo-Dioulasso, dénoncé par la Confédération des États du Sahel comme une violation de l’espace aérien.
Le Nigéria a clarifié mardi les circonstances entourant l’atterrissage d’urgence de l’un de ses avions militaires C-130 à Bobo-Dioulasso, après que la Confédération des États du Sahel (AES) a accusé Abuja de violation de son espace aérien. L’appareil, transportant deux membres d’équipage et neuf militaires, effectuait un vol de convoyage vers le Portugal lorsqu’un problème technique a contraint l’équipage à se poser pour des raisons de sécurité. Selon l’Armée de l’air nigériane, l’atterrissage a été effectué « conformément aux procédures de sécurité standard et aux protocoles de l’aviation internationale », et l’équipage est sain et sauf.
Dans un communiqué officiel, le commodore de l’air Ehimen Ejodame, directeur des Relations publiques de l’état-major de la NAF, a précisé que l’avion avait détecté un incident en vol après son décollage de Lagos, nécessitant un atterrissage de précaution à l’aérodrome le plus proche. L’Armée nigériane a souligné que le personnel avait été traité avec courtoisie par les autorités burkinabè et que la mission reprendrait dès que possible.
L’atterrissage a été dénoncé lundi par l’AES à la télévision publique burkinabè. Le ministre de l’Administration territoriale, Émile Zerbo, a lu un communiqué attribué au président en exercice du bloc sahélien, général Assimi Goûts, affirmant que l’avion nigérian s’était posé « sans autorisation » alors qu’il traversait l’espace aérien burkinabè.
L’AES a qualifié l’acte « d’inamical » et a averti que tout aéronef pénétrant sans autorisation dans son espace confédéral pourrait être neutralisé, conformément aux directives adoptées en décembre 2024. Ses systèmes de défense ont été placés en alerte maximale pour sécuriser le territoire.
L’incident survient au lendemain du déploiement d’avions militaires nigérians au Bénin, intervenu à la demande du gouvernement béninois et dans le cadre des mécanismes de la Cédéao, pour contrer la tentative de putsch du 7 décembre. Cette opération a ravivé les tensions entre le Nigéria, puissance majeure de la Cédéao, et les pays de l’AES, qui ont quitté l’organisation régionale en janvier 2025.
Abuja a insisté sur le fait que l’atterrissage au Burkina Faso était une mesure de précaution, non une violation délibérée, et a rappelé son engagement au respect des normes internationales de sécurité aérienne.
SOURCE:APANews