Invité au sein de la délégation de l’Organisation de libération de la Palestine lors de l’Alliance internationale pour les droits du peuple palestinien, tenue le 4 juin dernier au siège du Parti communiste français, Marouf Alrefai, conseiller du gouverneur de Jérusalem-Est, a tenu à rappeler la violence des exactions des colons israéliens sur les habitants de la ville.
« Aujourd’hui, je n’ai pas envie de vous parler de politique. Je préfère vous donner un aperçu de ce que nous vivons à Jérusalem-Est. Sachez que depuis 2018, le gouverneur n’a ni le droit de quitter le pays, ni celui de sortir de chez lui. C’est pourquoi je me tiens devant vous aujourd’hui pour porter sa parole.
Voilà vingt ans que, personnellement, je n’ai pu aller prier à la mosquée al-Aqsa lors du mois sacré de Ramadan. Tout comme des milliers de Palestiniens chrétiens ne peuvent accéder à la basilique du Saint-Sépulcre lors de la semaine sainte de Pâques. En ville, les colons frappent et insultent les habitants.
Alors que régnait un relatif statu quo vieux de 200 ans, depuis le 7 octobre 2023, Israël a accepté la demande des colons en leur permettant d’accéder à al-Aqsa et d’y effectuer des sacrifices, à l’intérieur, pour transformer la nature de la mosquée. Dans la vieille ville d’al-Qods (Jérusalem – NDLR), 1 350 échoppes ont été fermées, le régime israélien a même interdit aux commerçants d’exercer sur la via Dolorosa.
Depuis le 7 octobre 2023, 906 habitants de Cisjordanie occupée et de Jérusalem-Est sont morts sous les tirs de l’armée d’occupation et des colons, parce qu’Itamar Ben Gvir et le gouvernement ont donné des armes à plusieurs centaines de ces derniers, ainsi que le feu vert pour tirer sur les Arabes. Ces colons sont même érigés en héros par le pouvoir israélien. Sachez que la majorité des morts avaient moins de quinze ans. Ces derniers mois, six écoles de l’Unrwa ont été fermées. Cela représente environ 1 200 élèves privés de la fin de l’année scolaire. Ceux qui le peuvent suivent les cours en visioconférence.
Avant le 7 octobre, nous avons compté environ 25 000 ordres d’expulsion forcée, avant que ces maisons ou commerces soient détruits. Ces vingt derniers mois, il y en a eu 32 000. Les détentions arbitraires se multiplient, notamment pour celles et ceux qui ne font qu’exprimer leur solidarité sur les réseaux sociaux. Moi-même, pour avoir posté un message sur Facebook en faveur de nos frères et sœurs de Gaza, ai été détenu pour incitation à la haine.
Israël veut retirer à cette ville son aspect multiconfessionnel, ne veut plus voir aucun croissant, aucune croix. Des prêtres ont été interdits de mener des prières, des croix ont été détruites, des églises incendiées. Le président Macron, lorsqu’il s’est rendu à l’église Sainte-Anne (en 2020 – NDLR), a pu constater par lui-même le mépris de la police israélienne envers les Arabes, il a d’ailleurs demandé à la police de sortir de l’église. En clair, Israël tente de judaïser cette ville. »
Pour une information libre sur la Palestine
Nous avons été l’un des premiers médias français à défendre le droit des Palestiniens à disposer d’un État viable dans le respect des résolutions de l’ONU. Et nous avons inlassablement défendu la paix au Proche-Orient. Aidez-nous à continuer de vous informer sur ce qui se passe là-bas. Grâce à vos dons.
Prix – Je donne une fois(Nécessaire)
Prix – Je donne tous les mois(Nécessaire)
Je souhaite recevoir mon reçu fiscal pour bénéficier de la déduction d’impôts
Nom(Nécessaire)
Adresse(Nécessaire)
Utilisation des données
Je souhaite que mon nom apparaisse sur le mur des donateurs.rices
Source: msn.fr