A Abuja, Diomaye Faye plaide pour une Cédéao réformée

 

Le président sénégalais prône une organisation « unie, réformée et tournée vers ses peuples » alors que Julius Maada Bio succède à Bola Tinubu à la tête de la Cédéao.

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a marqué la 67e session ordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) de son empreinte dimanche à Abuja, plaidant pour une organisation « unie, réformée et tournée vers ses peuples » alors que le Nigérian Bola Ahmed Tinubu a passé le témoin au Sierra-léonais Julius Maada Bio.

Initialement pressenti pour assurer cette présidence tournante selon le média Africa Intelligence, le chef de l’État sénégalais a réaffirmé, sur ses réseaux sociaux, la vision de son pays sur l’avenir de l’Organisation communautaire, dans un contexte de profonde crise régionale.

Le sommet d’Abuja s’est tenu alors que l’Institution traverse l’une des crises les plus graves de son histoire, marquée par le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger, regroupés au sein de la Confédération des États du Sahel (AES).

Dans son discours d’investiture, le président sierra-léonais a défini quatre axes prioritaires : la restauration de l’ordre constitutionnel, la refonte de l’architecture sécuritaire, l’accélération de l’intégration économique et la réforme institutionnelle de la Cédéao. Il a promis une gouvernance « plus transparente, plus efficace et plus proche des citoyens ».

La vision sénégalaise pour l’organisation

« J’ai réaffirmé l’engagement du Sénégal pour une Cédéao unie, réformée et tournée vers ses peuples », a déclaré Diomaye Faye, appelant à poursuivre l’œuvre des pères fondateurs de cette communauté qui célèbre son cinquantenaire. Son message, axé sur l’unité, la réforme et la proximité citoyenne, s’inscrit dans une démarche de modernisation de l’institution face aux défis sécuritaires, économiques et climatiques.

Cette intervention du président sénégalais fait écho aux préoccupations exprimées par de nombreux observateurs sur la nécessité de réformer en profondeur une organisation confrontée à des défis sans précédent.

Appel au dialogue avec l’AES

Dans son discours de passation, Bola Tinubu a lancé un appel aux pays de l’AES : « Nos portes leur restent ouvertes pour l’unité, la solidarité et la vision commune de l’avenir ». Cette déclaration intervient alors que des signaux d’apaisement se multiplient, avec des consultations organisées en mai entre la Commission de la Cédéao et les ministres des Affaires étrangères de l’Alliance.

Le Sénégal de Diomaye Faye et le Ghana ont intensifié leurs efforts diplomatiques pour favoriser un retour progressif de ces États dans le giron communautaire, témoignant du rôle croissant de Dakar dans la médiation régionale.

Face à l’insécurité persistante au Sahel et dans les zones côtières, à l’instabilité politique, aux tensions sociales et aux défis économiques, la Cédéao s’interroge sur sa capacité à se réinventer et à construire ce que Maada Bio appelle une « communauté de destin » dans une région en quête de souveraineté et de stabilité.

AC/Sf/APA

SOURCE: APANews/ APA-Abuja (Nigéria)

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