Par Yann Dominique N’guessan/afriquematin.net-Coll :J.D
Le mardi 28 mai 2024 les populations et les responsables politiques, singulièrement du Pdci-Rda de la Zone Zadi composée des Districts du Gôh-Djiboua, du Bas-Sassandra et du Sassandra-Marahoué, se sont retrouvés à Pépressou (Daoukro) pour présenter leurs condoléances et rendre un dernier hommage à la famille du regretté Président Henri Konan Bédié, au président Tidjane Thiam et à toute la famille politique du Pdci-Rda. Me Bertin Zehouri, Haut Représentant du Président Tidjane Thiam dans le district du Goh-Djiboua livre son témoignage.
Quelles observations faites-vous sur le déroulement des obsèques du Président Henri Konan Bédié ?
Le peuple Baoulé de la région de l’Iffou auquel appartient le Président Henri Konan Bédié poursuit sa tradition de conférer un caractère sacré à leurs dignitaires. Dans ce peuple Baoulé de Daoukro, le chef est élevé à un rang spirituel et métaphysique de haute portée. C’est donc ce caractère immensément ancré dans leur culture que se déroulent les obsèques de l’illustre disparu. La dignité se mêle à la douleur, la sérénité se la dispute avec la joie d’être unis autour des valeurs incarnées du peuple local auquel appartient le défunt président Bédié. L’accueil des populations est digne du très regretté. Aussi, quel que soit le nombre de visiteurs, vous ne verrez aucune complainte, aucun son discordant. Tout se déroule dans la paix et la discipline.
Vous avez côtoyé l’homme, quelle image gardez-vous du président Henri Konan Bédié, Président de la république de Côte d’Ivoire et président du Pdci–Rda ?
Feu le Président du parti, Henri Konan Bédié, anciennement président de la république, a laissé dans mon souvenir, l’image d’un homme pondéré et responsable. Sous sa gouvernance à la tête de la Côte d’Ivoire, il s’est donné pour mission de valoriser l’appartenance à la nation ivoirienne. Qualifiant la nécessité du peuple ivoirien à cultiver l’amour de la nation.
En sa qualité de président de la république, le Président Bédié a la réputation établie d’avoir conçu le développement infrastructurel et éthique de la Côte d’Ivoire, notamment l’extension de l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny, plusieurs réalisations de construction de routes, de ponts, d’écoles, centres culturels, de la couverture en électricité, de l’hydraulique, etc….Il a réuni autour de lui sans discrimination, les hauts cadres, qui aujourd’hui poursuivent non seulement la bonne organisation du Pdci-Rda, mais aussi la Côte d’Ivoire à plusieurs niveaux.
On peut citer entre autres l’ex-DG du Bnetd devenu Ministre du plan, Son Excellence Tidjane Thiam actuel président du Pdci-Rda et bien d’autres encore. C’est aussi mon cas à titre personnel. J’ai été adopté dans le droit fil des actes de rassemblement des ivoiriens autour de leur patrimoine territorial. Nous, Ivoiriens du district du Goh-Djiboua, habitants du Goh-Djiboua, frères et amis du Goh-Djiboua, nous savons que le développement de notre pays passe par la décentralisation effectivement opérée dans l’esprit de feu le Président Bédié qui l’avait envisagé en 1998 alors qu’un hideux et horrible coup d’Etat survenu allait le conduire en exil sous des arguments fallacieux et jusqu’à présent non élucidés.
Pouvez-vous citer quelques actions et qualités qu’il incarnait à la tête du Pdci-Rda ?
En sa qualité de Président dudit parti, Henri Konan Bédié a montré que le parti se gouverne par la base jusqu’au sommet. C’est-à-dire par la mobilisation des militantes et militants, des comités de base proches des familles, des secrétaires de section, des Délégués départementaux ou communaux et des autres structures spécialisées du parti.
Cette proximité de gestion a poussé le Président du parti à s’installer à Daoukro, à Pépréssou, à Dadiékro son village natal où il a bâti son empire militant. Monsieur le Président Bédié était d’abord un militant de base à Daoukro avant d’être le leader national, pourtant, il aurait pu conduire le parti en étant établi à New York ou à Paris, il aurait pu également diriger le Pdci-Rda à partir de Cocody ou du Plateau. Nous saluons cet esprit de pragmatisme managérial en politique et en gestion des affaires publiques.
Il convient d’ajouter à cela la mobilisation des ressources humaines et financières que le Président Bédié puisait dans ses propriétés agricoles (plantations de palmier, d’hévéa et autres biens), pour soulager les comptes du parti qu’il a servi avec fidélité. Au lieu de dépendre des cotisations des militants, le Président Bédié avait préféré produire de lui-même à titre de contribution les ressources pour administrer le parti.
Quelle image donnez-vous du Pdci-Rda malgré plus d’une vingtaine d’années passées dans l’opposition ?
En dépit des vingt-cinq (25) ans passées loin du pouvoir d’Etat, le Pdci-Rda continue d’inspirer confiance et attire la fibre de la jeunesse et les cadres du pays. Nous saluons donc le modèle de patriotisme de ce grand Leader qui n’a pas trahi son projet de faire de la Côte d’Ivoire une nation unie dans sa diversité et ancrée dans ses valeurs régionales et ancestrales profondes.
Ses funérailles actuellement à Pépréssou semblent respecter les valeurs que le défunt président a vigoureusement défendues toute sa carrière en tant que militant de base, en tant que Président de la République puis Président du Pdci-Rda.
Quel message revêt la disparition de Henri Konan Bédié à l’endroit du personnel politique du Pdci-Rda ?
D’abord, je tiens à adresser mes félicitations au Comité d’organisation des obsèques, mes remerciements à toutes les personnes, en Côte d’Ivoire comme à l’étranger, qui ont témoigné leur solidarité sans réserve à la famille biologique et celle politique du défunt. Comme l’a dit le président Tidjane Thiam, notre mère Henriette Konan Bédié restée fidèle à son épouse jusqu’au bout aura constamment à ses côtés l’ensemble du personnel politique du Pdci-Rda pour lui servir de pilier à vie.
A la lecture de tout ce qui est dit, vous déduirez que le parti perd une sommité politique, un homme de paix, un modèle d’écoute et de conseil, un havre de tolérance et d’abnégation, un intrépide militant et dirigeant déterminé quand il le faut. Je lance un appel à l’endroit des militantes et militants, surtout du Goh-Djiboua à se remobiliser après le deuil.
Car la seule façon de rendre hommage à notre défunt président sera de lui succéder un régime pacifique, décentralisé, rigoureux, honnête, travailleur, courageux et surtout rassemblé autour du développement harmonieux de la Côte d’Ivoire.