Algérie–Somalie : une coopération renforcée

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La visite du président somalien Hassan Sheikh Mohamud à Alger a donné lieu à la signature de huit accords de coopération, illustrant les ambitions africaines de l’Algérie, encore loin toutefois de se traduire par une influence concrète sur le continent.

En accueillant son homologue somalien, Abdelmadjid Tebboune a voulu marquer le retour de l’Algérie sur la scène africaine. Cette visite officielle, riche en symboles diplomatiques et ponctuée d’un cérémonial appuyé, s’inscrit dans la stratégie d’Alger visant à consolider sa présence sur le continent.

Les deux pays ont signé huit accords couvrant des secteurs clés : énergie, agriculture, pêche maritime et enseignement supérieur. À partir de 2026, 110 étudiants somaliens seront accueillis dans les universités algériennes dans le cadre d’un programme de coopération académique prévu jusqu’en 2029. « Nous sommes satisfaits des résultats de nos concertations », a déclaré Abdelmadjid Tebboune, évoquant également une future extension de la coopération aux domaines militaire et policier.

Sur le plan politique, Alger et Mogadiscio ont réaffirmé leur soutien à la création d’un État palestinien dans les frontières de 1967 et réitéré leur attachement à la souveraineté des pays arabes. Le dossier libyen et la crise soudanaise ont également été abordés, l’Algérie dénonçant « les ingérences étrangères » et plaidant pour des solutions politiques inclusives.

Malgré ces signaux diplomatiques, la portée réelle de l’action algérienne demeure limitée. La dépendance du pays aux hydrocarbures restreint ses marges de manœuvre économiques et sa capacité à transformer son discours panafricain en projets concrets.

Souhaitant se positionner comme un trait d’union entre le monde arabe et l’Afrique, l’Algérie ne réalise pourtant que moins de 3 % de ses échanges commerciaux avec le continent. À l’inverse, des acteurs comme le Maroc, le Nigeria ou l’Égypte multiplient partenariats économiques et initiatives régionales.

Depuis le sommet arabe d’Alger en 2022, le pouvoir tente de repositionner le pays comme un acteur clé dans les affaires arabes et africaines. Mais, en l’absence de réformes structurelles et d’une stratégie d’investissement cohérente, cette ambition reste pour l’heure davantage symbolique que réelle.

SOURCE : APA News/MK/te/Alger (Algérie)

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