Manifestations à Tunis contre le pouvoir et pour les libertés

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Plusieurs centaines de personnes ont défilé samedi à Tunis pour réclamer la libération de militants emprisonnés et dénoncer un durcissement du pouvoir, sous le mot d’ordre « l’opposition n’est pas un crime ».

Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés samedi dans le centre de Tunis pour protester contre le pouvoir en place et condamner ce qu’ils qualifient de dérive autoritaire des autorités. Réunis à l’appel de plusieurs organisations politiques et de la société civile, les participants ont scandé le slogan « l’opposition n’est pas un crime » et appelé à la libération de militants, avocats et figures publiques incarcérés depuis plusieurs mois.

Les manifestants affirment que les poursuites visant des opposants constituent une atteinte directe aux libertés fondamentales garanties par la Constitution tunisienne.

Selon les organisateurs, la mobilisation entendait aussi attirer l’attention sur « la restriction croissante de l’espace civique » et le climat de répression ressenti par de nombreuses associations et partis politiques. Plusieurs participants ont brandi des portraits de détenus et des pancartes dénonçant les arrestations pour des motifs jugés politiques. Les slogans, très critiques envers le pouvoir exécutif, ont mis en cause la responsabilité des autorités dans la détérioration du dialogue politique et la multiplication d’affaires judiciaires visant des opposants.

La police, déployée en nombre, a encadré le cortège sans incident majeur, selon les témoins. Toutefois, des ONG locales rappellent que des manifestations précédentes ont donné lieu à des arrestations musclées et à des poursuites pour « complot contre l’État », une qualification juridique de plus en plus contestée par la société civile et les organisations internationales. Plusieurs observateurs affirment que l’augmentation de ce type de dossiers illustre une crispation du pouvoir face à la contestation sociale et politique.

Les manifestants ont également dénoncé la crise économique persistante, marquée par l’inflation, la dégradation du pouvoir d’achat et les difficultés d’approvisionnement, estimant que le gouvernement devrait « se concentrer sur la gestion des urgences sociales plutôt que sur la répression ». Pour certains participants, la détérioration économique explique en grande partie la montée de la contestation et le climat de tension politique qui s’installe dans le pays.

Cette mobilisation intervient dans un contexte de vives critiques internationales sur la situation des droits humains en Tunisie. Plusieurs organisations, dont Amnesty International et Human Rights Watch, ont récemment mis en garde contre « l’érosion rapide des libertés publiques » et les risques de régression démocratique.

Les manifestants affirment que d’autres actions pourraient être organisées dans les semaines à venir si les autorités ne répondent pas aux revendications, en particulier la libération des détenus et la relance d’un dialogue politique inclusif.

SOURCE : APA News/MK/AK/Sf/-Tunis (Tunisie)

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