Investissements égyptiens: les entreprises publiques visent le marché marocain

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À l’approche de la Coupe du monde 2030, le Maroc attire de nouveaux acteurs publics étrangers. Plusieurs entreprises étatiques égyptiennes préparent en effet une offensive stratégique sur le marché marocain, avec près de 100 millions de dollars de projets dès 2026, misant sur la dynamique d’investissement exceptionnelle enclenchée par le royaume.

Les entreprises publiques égyptiennes relevant du ministère des Transports préparent une entrée structurée sur le marché marocain à partir de 2026, avec un portefeuille de projets estimé à 100 millions de dollars — près d’un milliard de dirhams — selon deux responsables cités anonymement par le média Asharq.

Cette initiative, présentée comme une première phase d’implantation, cible directement les chantiers stratégiques liés à la mise à niveau des infrastructures marocaines en amont de la Coupe du monde 2030, organisée conjointement par Rabat, Lisbonne et Madrid.

Selon ces sources, les groupes publics égyptiens envisagent d’intervenir sur des segments de travaux lourds : infrastructures routières, ouvrages d’art, ponts, réhabilitation ferroviaire et génie civil. Ils affirment que leur « entrée se ferait par des chantiers de grande envergure », en s’appuyant sur l’expérience accumulée dans des projets menés hors d’Égypte. Ils citent notamment des travaux réalisés en Arabie saoudite pour une valeur de 500 millions de riyals, soit environ 135 millions de dirhams.

Cinq entreprises relevant directement du ministère égyptien des Transports seraient concernées par cette projection : quatre opérant sous la tutelle de la Société holding des projets routiers, des ouvrages d’art et des transports terrestres — spécialisée dans la construction routière, les ponts, les aéroports, les chemins de fer et divers travaux d’ingénierie — ainsi qu’une cinquième dépendant de l’Autorité générale des routes et des ponts. Ces entités y voient une opportunité de consolider leur présence régionale tout en capitalisant sur l’effort massif d’investissement engagé par le Maroc.

Les perspectives esquissées s’inscrivent dans un dialogue bilatéral déjà engagé. Le président de la partie marocaine du Conseil d’affaires égypto-marocain, Ali Tazi, avait rappelé que Rabat mobilise près de 40 milliards de dollars — environ 400 milliards de dirhams — dans ses réseaux ferroviaires, routiers, portuaires et sanitaires, un effort accéléré par l’échéance sportive mondiale.

Selon lui, les entreprises égyptiennes pourraient prétendre à un volume potentiel de marchés avoisinant un milliard de dollars, soit près de 10 milliards de dirhams, auxquels s’ajouteraient quelque 400 millions de dollars d’investissements dans le tourisme et l’agro-industrie.

Les deux responsables cités par Asharq confirment que des discussions exploratoires sont en cours entre opérateurs marocains et entreprises publiques égyptiennes. Ces échanges portent sur la formation éventuelle de groupements conjoints et sur des paramètres jugés déterminants : mécanismes de paiement, calendrier des versements, conditions de mobilisation du matériel et exigences techniques.

Autant de facteurs qui conditionneront la capacité de ces acteurs égyptiens à se positionner sur les grands appels d’offres attendus dans le cadre des chantiers de modernisation urbaine, portuaire et routière du Maroc à l’horizon 2030.

Pour Rabat, soucieux de structurer des partenariats régionaux tout en diversifiant ses alliances industrielles, cette ouverture représente une option supplémentaire pour renforcer la concurrence et optimiser les coûts.

SOURCE : APA News/MK/ak/ac/-Rabat (Maroc)

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