Journée de la Statistique : Abidjan s’engage pour le tandem innovations numériques et politiques publiques

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À l’instar de nombreux pays du continent, la Côte d’Ivoire a célébré, le 18 novembre 2025, la 35ᵉ Journée Africaine de la Statistique (JAS). L’événement, institué en 1990 par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, vise à rappeler la place des données dans la conduite des politiques publiques et dans le pilotage du développement économique et social.

 

Pour Abidjan, l’innovation demeure un levier irréductible d’inclusion pour l’efficacité des services publics. Comme chaque année, les autorités ivoiriennes marquent leur adhésion à cette démarche continentale par une déclaration officielle portée par la ministre de l’Économie, du Plan et du Développement, Nialé Kaba.

Un thème tourné vers les innovations et la justice sociale

La commémoration 2025 met en avant un thème qui traduit les préoccupations actuelles du continent : « Tirer parti des innovations en matière de données et de statistiques pour promouvoir une société juste, pacifique, inclusive et prospère pour les Africains ». Un choix qui rejoint la réflexion portée depuis plusieurs années par l’Union africaine autour des notions de justice, d’inclusion et de cohésion. En Côte d’Ivoire, ce thème trouve une résonance particulière. Le pays connaît depuis une décennie une transformation rapide de ses outils numériques et de ses modes de production statistique. L’accélération des innovations (intelligence artificielle, big data, plateformes numériques ou encore systèmes biométriques) offre aujourd’hui des opportunités nouvelles pour améliorer la gouvernance et renforcer l’accès des citoyens à différents services. Pour la ministre, ces technologies permettent de produire des données plus régulières, plus détaillées et plus proches des réalités de terrain. Elles constituent un moyen d’appuyer des politiques publiques orientées vers l’équité, la stabilité sociale et la réduction des inégalités.

Une réforme structurelle engagée depuis 2020

Dans sa déclaration, Nialé Kaba a rappelé les efforts entrepris par le Gouvernement depuis 2020 pour moderniser l’ensemble du système statistique national. Sous l’impulsion du président Alassane Ouattara, une réforme d’envergure a été lancée afin d’adapter les mécanismes de collecte, d’analyse et de diffusion des données aux besoins actuels. Cette réforme a conduit à la modification de la loi de 2013 encadrant l’activité statistique, avec l’adoption de la Loi n° 2020-950 du 7 décembre 2020. Ce texte a redéfini le cadre institutionnel et ouvert la voie à une organisation plus structurée de l’appareil statistique. Trois institutions majeures en sont issues :

  • l’Agence Nationale de la Statistique (ANStat), chargée de la production des données officielles et de la coordination technique ;
  • le Fonds National de Développement de la Statistique (FNDS), destiné à soutenir financièrement les activités statistiques ;
  • le Conseil National de la Statistique (CNStat), garant de la cohérence d’ensemble et de la gouvernance du système.

Ces entités ont pour mission de rendre la production statistique plus réactive, plus transparente et plus accessible à l’ensemble des acteurs, qu’il s’agisse des administrations, du secteur privé ou des partenaires techniques. La Côte d’Ivoire a choisi de s’appuyer sur les innovations numériques pour améliorer la qualité de vie des populations. L’utilisation croissante de l’intelligence artificielle, des données issues de la téléphonie mobile ou des applications biométriques contribue à renforcer l’inclusion financière, faciliter l’accès aux services sociaux et simplifier plusieurs démarches administratives. Dans ce mouvement, les statistiques jouent un rôle essentiel. Elles permettent d’apprécier les progrès réalisés, de détecter les zones où les besoins persistent et d’ajuster les politiques publiques de manière pragmatique. La ministre souligne que l’action publique doit s’appuyer sur des données fiables pour éviter les approximations et répondre avec précision aux attentes des citoyens.

La mobilisation autour du système statistique national

La Journée Africaine de la Statistique apparaît ainsi comme un moment d’échanges, mais également comme une invitation à renforcer la mobilisation autour du système statistique national. Dans son message, Nialé Kaba appelle les décideurs politiques, les partenaires au développement, les administrations, les ONG et l’ensemble des spécialistes du domaine à poursuivre leurs efforts. Selon elle, un système statistique solide, bien coordonné et capable de produire régulièrement des informations fiables demeure indispensable dans un pays engagé dans une stratégie durable et tournée vers l’amélioration des conditions de vie.

La ministre veut faire de la culture statistique un réflexe au sein des institutions, afin que la décision publique repose toujours sur des faits vérifiés et actualisés. Une exigence devenue incontournable dans un contexte où les changements économiques, sociaux et démographiques sont rapides. La Côte d’Ivoire participe chaque année à cette journée continentale. Pour les autorités, il s’agit à la fois d’un rappel des engagements pris depuis plus de trois décennies et d’un encouragement à utiliser les données comme outil de gouvernance moderne. Par l’innovation et la qualité de l’information statistique, le pays espère renforcer son positionnement dans un environnement régional où la précision des données devient de plus en plus décisive.


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SOURCE:LINFODROME PAR DJOMANDE Aziz

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