Liban : Hannibal Kadhafi libéré après dix ans de détention APA-Tripoli (Libye)

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Hannibal Kadhafi, diplômé en économie, avait fui la Libye en 2011 après la chute du régime de son père. Il avait trouvé refuge en Syrie avant d’être arrêté au Liban en 2015.

Après près d’une décennie derrière les barreaux, Hannibal Kadhafi, fils du défunt dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a été remis en liberté lundi au Liban, a confirmé à l’AFP son avocat, Me Laurent Bayon. Sa sortie intervient à la suite du versement d’une caution de 900 000 dollars (environ 830 000 euros), bien inférieure aux 11 millions initialement exigés par la justice libanaise.

Arrêté en 2015 à Beyrouth, Hannibal Kadhafi était poursuivi dans le cadre de l’enquête sur la disparition, en 1978, du leader chiite libanais Moussa Sadr. Les autorités libanaises soupçonnaient son père d’avoir joué un rôle dans cette affaire restée sans dénouement. Le fils de l’ancien dictateur libyen n’a toutefois jamais été jugé au cours de ses dix années de détention.

Selon son avocat, cette libération marque « la fin d’un cauchemar qui aura duré dix ans ». Me Bayon a dénoncé à plusieurs reprises les conditions de détention de son client et le manque d’indépendance de la justice libanaise. « Hannibal Kadhafi a été maintenu en prison sans procès, pour des raisons plus politiques que juridiques », a-t-il déclaré.

Le tribunal d’instruction libanais avait initialement fixé une caution de 11 millions de dollars, une somme jugée « disproportionnée » par la défense, avant qu’elle ne soit révisée la semaine dernière. L’accord de libération a été signé lundi, permettant à Hannibal Kadhafi de quitter sa cellule de Roumieh, principale prison du pays.

Aucune précision n’a été donnée sur la destination du fils de Mouammar Kadhafi, que ses proches qualifient de « confidentielle » pour des raisons de sécurité. Depuis la mort de son père en 2011, Hannibal Kadhafi, aujourd’hui âgé de 49 ans, vivait entre la Syrie et le Liban, après avoir été impliqué dans plusieurs affaires judiciaires en Europe, notamment en France et en Suisse.

Son nom figurait également sur la liste des personnes visées par les sanctions de l’ONU et de l’Union européenne depuis 2011, comprenant le gel de ses avoirs et la restriction de ses déplacements. Sa libération marque la fin d’un long isolement, mais laisse en suspens la question de son avenir judiciaire et diplomatique.

L’affaire Moussa Sadr, vieille de près d’un demi-siècle, demeure l’un des dossiers les plus sensibles entre Beyrouth et Tripoli.

SOURCE:APANews

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