Algérie : nouveau plan d’investissement pétrolier au goût de déjà-vu

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Les hydrocarbures représentent encore près de 90 % des exportations et plus de la moitié des recettes budgétaires de l’Algérie.

Le gouvernement algérien annonce un nouveau plan d’investissement de 60 milliards de dollars dans les hydrocarbures et la pétrochimie pour la période 2025-2029. Une stratégie présentée comme un tournant industriel, mais qui s’inscrit dans une logique de dépendance persistante aux recettes fossiles, au moment où les grands producteurs mondiaux accélèrent leur diversification énergétique.

Le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a détaillé ce lundi à Oran, en ouverture du Salon international Africa & Mediterranean Energy & Hydrogen Exhibition and Conference (NAPEC 2025), les contours de ce plan. Près de 80 % des dépenses seront orientées vers l’amont — exploration et extraction — tandis que le reste sera alloué au raffinage et à la pétrochimie. Parmi les projets cités : la construction d’une nouvelle raffinerie à Hassi Messaoud et la mise en place d’usines de méthanol et de carburants propres.

Selon le ministre, l’objectif est de répondre à la hausse de la demande intérieure tout en maintenant la position de l’Algérie comme fournisseur fiable d’énergie, notamment pour l’Europe méridionale. « Le gaz est désormais une énergie de transition et un pivot dans l’équation énergétique mondiale », a déclaré M. Arkab. Une justification qui s’inscrit dans la continuité du discours officiel depuis plusieurs années, alors que le pays peine à convertir ses excédents gaziers en leviers de développement durable.

Ce plan succède à plusieurs annonces similaires restées en partie théoriques. En février 2022, le président Abdelmadjid Tebboune avait promis 39 milliards de dollars d’investissements sur quatre ans, avant qu’un nouveau chiffre de 40 milliards ne soit avancé en 2023. Le cumul des engagements dépasse désormais les 100 milliards de dollars, sans que la production — autour de 100 milliards de mètres cubes de gaz par an — n’ait connu de progression notable.

Dans un contexte international marqué par la transition énergétique, la stratégie d’Alger interroge. L’accent mis sur l’amont pétrolier et gazier traduit une volonté de court terme, orientée vers la préservation des recettes extérieures plutôt que vers la diversification économique. Le secteur des énergies renouvelables, pourtant identifié comme prioritaire depuis plus d’une décennie, reste marginal, tandis que les projets de production d’hydrogène vert peinent à dépasser le stade expérimental.

SOURCE : APA News/ak/ac/-Alger (Algérie)

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