Tunisie : Kaïs Saïed mise sur une campagne oléicole record

0 16

 

Le président tunisien fixe le cap d’une récolte historique et appelle à une réorganisation complète de la filière de l’huile d’olive, de la production à l’exportation.

Le président de la République tunisienne, Kaïs Saïed, a reçu lundi 6 octobre au Palais de Carthage le ministre de l’Agriculture, Ezzeddine Ben Cheikh, pour faire le point sur la préparation de la prochaine campagne oléicole. Après plusieurs années de sécheresse, les pluies récentes laissent entrevoir une récolte exceptionnelle. Selon les estimations du ministère, la Tunisie pourrait enregistrer un rendement record, plaçant le pays parmi les trois premiers producteurs mondiaux.

Le chef de l’État a insisté sur la nécessité d’une organisation rigoureuse du processus de récolte, de pressage et de commercialisation, afin de garantir la qualité du produit et d’éviter les perturbations logistiques souvent observées les années précédentes. Il a appelé à élargir les horizons d’exportation au-delà des marchés européens traditionnels, citant l’intérêt croissant de pays d’Asie et d’Amérique du Sud pour l’huile d’olive tunisienne.

« Les richesses du pays doivent porter son nom », a-t-il déclaré, en plaidant pour un renforcement du conditionnement et de la labellisation afin de mieux valoriser le produit sur les marchés internationaux.

Sur le plan interne, Kaïs Saïed a demandé la mise en place de mécanismes de financement spécifiques pour soutenir le conditionnement et la transformation locale, considérés comme les maillons faibles de la filière.

Il a également insisté sur la nécessité d’un accompagnement accru des petits agriculteurs, soulignant que la sécurité alimentaire est indissociable de la sécurité nationale. Cet accompagnement devrait s’étendre à l’accès au crédit, à la logistique et à la valorisation des semences locales, dans le but de renforcer l’autonomie productive du pays.

Le président a par ailleurs pointé la dérive institutionnelle des offices publics agricoles, tels que l’Office des céréales, l’Office de l’huile et l’Office de l’élevage, dont le rôle s’est, selon lui, fortement amoindri. Il a dénoncé la « mainmise de certains lobbies sur des secteurs stratégiques » depuis les politiques de libéralisation engagées dans les années 1990, estimant que les mesures de redressement entreprises jusqu’ici demeurent insuffisantes.

Enfin, Kaïs Saïed a réaffirmé sa vision d’une « Tunisie verte », capable de restaurer la valeur de ses ressources naturelles et de résister à la spéculation.

Il a conclu en appelant à une prise de conscience collective face aux dérives économiques, estimant que « le meilleur antibiotique contre ces cartels reste la conscience du peuple ».

SOURCE : APA/ak/ac/-Tunis (Tunisie)

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.