Kenya/Mission en Haïti : le piège des véhicules d’occasion américains

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Le Kenya a critiqué la contribution logistique américaine à sa mission de police visant à lutter contre la violence des gangs en Haïti.

Cela fait plus d’un an que le Kenya a déployé ses forces de police dans le cadre de la Mission d’appui multiple en Haïti, créée en octobre 2023 pour rétablir l’ordre public dans ce pays des Caraïbes où des gangs rivaux se déchaînent et se livrent à une violence aveugle.

Les Etats-Unis ont été parmi les plus importants contributeurs logistiques et autres interventions de la mission. Cependant, tout en saluant l’engagement de Washington à respecter ses engagements, la qualité de cette contribution a été scrutée par nul autre que le président kenyan William Ruto, lors de son discours à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York lundi.

Loin de considérer ces dins comme pain béni, le président Ruto a laissé entendre que les véhicules militaires donnés à la mission tombaient régulièrement en panne, devenant des pièges mortels pour la police kenyane qui les utilisait pour patrouiller dans les quartiers dangereux de Port-au-Prince, la capitale haïtienne. Depuis février 2025, le contingent kenyan du MSS a perdu trois de ses membres dans des embuscades dans des zones réputées pour être des bastions de gangs hostiles à l’autorité constituée.

« Je tiens à féliciter les Etats-Unis pour la logistique et les véhicules mis à disposition, mais malheureusement, la plupart des véhicules étaient d’occasion et sont donc tombés en panne à plusieurs reprises », a déclaré Ruto à l’Assemblée générale des Nations Unies.

« Nos personnels ont été mis en grand danger lorsqu’ils sont tombés en panne dans des endroits très dangereux. Mais au moins, ils ont répondu présents. Nous n’avons cependant reçu aucun soutien utile de l’autre contingent », a ajouté Ruto.

Les dangers auxquels la police kenyane est confrontée en Haïti ont provoqué une vive réaction en Haïti, où des critiques ont averti que la mission, tout en étant une expression de la fraternité noire au sein de la diaspora africaine, devrait être revue. D’autres critiques plus virulentes exigent l’abandon de la participation kenyane pour sauver des vies. Outre ses difficultés logistiques, la mission est paralysée par l’insuffisance des effectifs policiers sur le terrain, puisqu’elle ne compte que 991 agents sur les 2.500 initialement prévus. La plupart sont kenyans. Elle comprend également 150 agents du Guatemala, 78 du Salvador, 23 de la Jamaïque, six des Bahamas et deux du Belize.

SOURCE:APANews/APA-Nairobi (Kenya)

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