Sur instructions de Tidjane Thiam, président du PDCI (opposition), la Haute direction du parti a reçu, à Abidjan, une délégation de l’ONU conduite par M. Leonardo Santos Simāo, représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS).
Cette rencontre qui s’est tenue le samedi 20 septembre 2025, au siège du PDCI, à Abidjan, a eu lieu dans un contexte pré-électoral tendu. Les Ivoiriens sont appelés aux urnes le 25 octobre 2025 pour élire le président de la République.
Selon le chef de la délégation onusienne, la présente rencontre qui fait suite à celle tenue le vendredi 18 avril 2025, a pour objectif, de faire le point de la situation politique en Côte d’Ivoire. La délégation a souhaité particulièrement connaître les préoccupations du PDCI, dans le cadre du scrutin du 25 octobre 2025.
À la suite de l’exposé du chef de la mission, le PDCI a salué l’initiative des Nations Unies, avant de livrer son analyse de la situation socio-politique et sa position. Pour le PDCI, « la situation politique nationale n’a connu aucune avancée depuis sa précédente rencontre du 18 avril 2025, elle s’est bien au contraire détériorée et même aggravée. »
Le PDCI note toujours un « refus du dialogue politique », car « le pouvoir en place a refusé obstinément d’engager le dialogue politique avec les partis politiques d’opposition et la société civile, malgré les innombrables appels de ceux-ci. »
Le parti de Tidjane Thiam, ex-CEO de Crédit Suisse, souligne que « l’absence d’un dialogue politique sincère et crédible avec les partis, constitue un obstacle majeur à l’organisation d’élections inclusives, transparentes et crédibles ».
« Ce dialogue politique est indispensable pour aborder des questions fondamentales telles que la révision et l’audit de la liste électorale, la réforme de la loi électorale, ainsi que la réforme des institutions électorales, telles que la Commission électorale indépendante, et le Conseil Constitutionnel », insiste le PDCI.
« Le Conseil constitutionnel a été instrumentalisé contre les partis politiques de l’opposition et leurs leaders pour aboutir finalement le 8 septembre 2025, à l’exclusion programmée des principaux adversaires du Pouvoir en place, notamment M. Tidjane Thiam, Laurent Gbagbo (PPA-CI) et Pascal Affi N’Guessan (FPI) », a martelé la direction du PDCI.
Le parti a rappelé qu’ « en 2020 la candidature de M. Alassane Ouattara pour un troisième mandat illégal en violation de la Constitution ivoirienne, avait fait près d’une centaine de morts dans une violence organisée par des éléments proches du parti au pouvoir ».
Le PDCI estime qu’ « une candidature pour un quatrième mandat tout aussi illégale et porteuse de risque de violences aggravées par le contexte marqué par les exclusions injustes des candidats significatifs », a mentionné la haute direction du parti.
Par ailleurs, le PDCI a noté que « le pouvoir en place procède constamment à des intimidations, des menaces d’arrestation et interpellations ou arrestations arbitraires, des emprisonnements de responsables politiques ou de parlementaires issus de partis d’opposition dans l’objectif de freiner la ferveur autour des candidatures des leaders de l’opposition ».
Le PDCI dénonce une « exclusion arbitraire des candidats issus des deux principaux partis d’opposition de la course présidentielle, combinée à une situation sociale marquée par des divisions entretenues par le pouvoir », relevant que « les menaces, intimidations et emprisonnements, constituent un ensemble de facteurs de risques d’explosion sociale en Côte d’Ivoire ».
« Les risques encourus à cinq semaines de l’élection présidentielle, censée se tenir le 25 octobre 2025, sont réels pour notre pays et pour toute l’Afrique de l’Ouest. Les enjeux concernent l’avenir de notre pays, de notre jeunesse, de nos paysans, de tous ceux et de toutes celles qui vivent sur notre territoire », signale le PDCI.
AP/APA
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