Au siège de l’UNICEF, sis à la Riviera Golf, l’ONG Women Leaders a lancé officiellement ce jeudi 4 septembre 2025 le projet Girls Solidarity, un programme structurant qui mise sur le mentorat, l’appui social et l’insertion pour maintenir les jeunes filles à l’école, notamment dans les régions les plus vulnérables.
Dans une allocution , la présidente de Women Leaders, Tara Marilyne, a fixé le cap « Chaque fille qui quitte l’école est une chance perdue pour notre pays. (…) Nous devons bâtir une société où chaque fille a les mêmes opportunités que son frère. » Elle a rappelé l’ADN de l’ONG : « À Women Leaders, nous croyons en la qualité, surtout avant la quantité. »
Le programme démarre avec dix jeunes filles issues de Sinfra (Marahoué) et Boundiali (Bagoué), pour un accompagnement de trois ans : mentorat scolaire, parcours de formation digitale avec Islay, passerelles d’insertion professionnelle et bourses en partenariat avec le secteur privé, dont le Groupe Serco. Des kits de dignité ont été remis à l’occasion de la cérémonie.
Le diagnostic est préoccupant. Selon les annuaires statistiques 2023–2024, le taux net de scolarisation des filles atteint 60,3 % au premier cycle (12–15 ans), mais chute à 24,5 % au second cycle (16–18 ans). Les écarts entre villes et campagnes restent marqués (66,1 % en milieu urbain contre 34 % en zone rurale). En 2024, plus de 4 600 grossesses en milieu scolaire ont été recensées, soit une hausse de 28 % en un an. Une étude de Save the Children (2023) révèle que seulement 2 % des filles rurales défavorisées achèvent le secondaire, contre 49 % des garçons urbains favorisés. Autant d’obstacles structurels: pauvreté, mariages précoces, grossesses en cours de scolarité, charges domestiques que Girls Solidarity entend affronter par des réponses concrètes.
Émue, Diarassouba Amy a livré un témoignage « J’ai cru que mes rêves s’étaient arrêtés quand j’ai quitté l’école. Grâce à Girls Solidarity, je reprends confiance. Je veux poursuivre mes études et montrer aux autres filles qu’on peut se relever. »
Le point focal de Sinfra, M. Belem, a insisté sur l’importance du suivi de proximité :« Nous ne pouvons pas laisser nos filles être condamnées à l’ombre quand elles portent en elles la lumière de l’avenir. Girls Solidarity nous donne des outils concrets pour les accompagner et sensibiliser les familles. »
Au nom de l’UNICEF, Mariana, représentante résidente adjointe, a rappelé l’enjeu « L’éducation n’est pas seulement une question de justice sociale ; c’est un levier puissant pour la santé, l’économie et la stabilité des sociétés. » Elle a salué la dynamique gouvernementale et la distinction nationale de l’ONG, lauréate du Prix d’Excellence 2025 de la meilleure association de jeunesse.
Le directeur général de la Fondation Orange, Habib Bamba, a souligné la cohérence avec les axes de la fondation (éducation, promotion du genre, inclusion numérique) et la valeur de l’exécution « C’est encore plus impressionnant de voir des actions concrètes, concrétisées, avec un impact réel. Nous allons renforcer cet accompagnement. »
La directrice générale de l’AGEFOP, Karitias Coulibaly de Mederos, a mis en perspective la montée en compétences :« Concevoir des outils utiles au capital humain et ouvrir des passerelles vers l’emploi, c’est une mission noble que nous partageons. »
Dans un message vidéo, Mam Omar Diop (UNESCO) a rappelé l’exigence d’égalité des chances et de dignité pour chaque fille, justifiant le soutien naturel à Women Leaders.
La cérémonie a enregistré la présence de Mme Belmonde Dogo, ministre de la Cohésion nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la pauvreté ; de S.E. Zied Saadaoui, ambassadeur de Tunisie en Côte d’Ivoire ; ainsi que de représentants d’institutions publiques et de partenaires techniques et financiers.
En somme, avec Girls Solidarity, Women Leaders transforme un plaidoyer en mécanisme d’impact : sélectionner, accompagner, documenter, essaimer. En ciblant Sinfra et Boundiali territoires où les chiffres parlent d’eux-mêmes ,l’ONG met en place une méthode et une coalition d’acteurs pour que chaque fille reste à l’école et transforme ses ambitions en réalité.
JB
Source:news.abidjan.net