Pourquoi les Erythréens veulent qu’Isak reste à Newcastle

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Alexander Isak est au cœur des succès de Newcastle United depuis qu’il a rejoint le club, mais dans une communauté grandissante de la ville, son impact s’est étendu au-delà du terrain.

Pour les membres de la diaspora érythréenne, voir quelqu’un qui partage leur héritage réussir sur la plus grande scène du football est une source d’inspiration profonde.

Dans les parcs locaux et les terrains d’entraînement de la région, une transformation discrète est en cours, avec de jeunes Érythréens motivés par l’histoire de l’attaquant, qui rechaussent leurs chaussures avec une ambition renouvelée.

« J’aime le football maintenant grâce à Alexander », a déclaré à la BBC Tigrinya un garçon de 13 ans d’origine érythréenne. « Le voir jouer ici me rend fier. Il est comme moi ».

Yacob Akale, père de trois enfants, a raconté comment l’un de ses fils admire l’attaquant, qui représente la Suède mais dont les parents sont érythréens.

« Alexander a été une grande source de motivation pour nos enfants à Newcastle », a-t-il déclaré.

« Ils sont désormais convaincus qu’en travaillant dur, tout est possible. Ils le considèrent comme l’un des leurs ».

Isak, qui a marqué 62 buts en 109 sorties depuis son arrivée en août 2022, pourrait bien avoir fait sa dernière apparition sous le maillot des Magpies, ce qui n’est pas sans susciter des inquiétudes.

Le joueur de 25 ans a fait l’objet d’une offre de la part de Liverpool au début du mois et s’entraîne à l’écart du reste de l’équipe.

L’entraîneur Eddie Howe a déclaré que « tout est en jeu », mais BBC Sport croit savoir qu’Isak est déterminé à quitter le club.

La spéculation freine l’optimisme

Lorsque Newcastle s’est qualifié pour la Ligue des champions en mai, la joie des supporters – y compris des Erythréens – était palpable.

Mais le rêve de disputer le trophée le plus convoité d’Europe est désormais en suspens, même si Newcastle a évalué Isak à la somme astronomique de 150 millions de livres sterling (201 millions de dollars) afin d’écarter l’intérêt des champions de Premier League en titre, Liverpool.

Les Reds se sont tournés vers l’Eintracht Francfort pour recruter Hugo Ekitike, mais l’équipe d’Anfield ne semble pas avoir renoncé à Isak.

Ils ont fait une offre de 110 millions de livres (147,5 millions de dollars) que Newcastle a rejetée et ont depuis augmenté leurs fonds disponibles en vendant Darwin Nunez.

L’intérêt de Liverpool pourrait avoir été inspiré par le but victorieux d’Isak lors de la finale de la Carabao Cup à Wembley la saison dernière, un but qui a permis aux Magpies de remporter leur premier trophée en 70 ans.

Pourtant, fin juillet, le jour même où il a été écarté du groupe pour la tournée d’avant-saison de Newcastle en Asie, il a déclaré qu’il envisageait de quitter Tyneside.

Les Erythréens du nord-est de l’Angleterre veulent qu’il reste.

Un « ambassadeur » pour l’Érythrée

 

 

Isak est né à Stockholm, la capitale suédoise, mais il a déjà parlé de la fierté que lui procurent ses origines.

« Même si j’ai grandi en Suède, il y a une grande communauté érythréenne. J’ai toujours été entouré et élevé dans ce type d’environnement », a-t-il déclaré lors d’une interview avec Alan Shearer, légende de Newcastle et de la Premier League.

Isak est le premier joueur ayant des liens avec la petite nation de la Corne de l’Afrique à briller dans le football mondial, et de nombreux Érythréens, dans leur pays et à l’étranger, le considèrent comme un ambassadeur de leur pays.

« C’est formidable de voir quelqu’un du statut d’Alexander venir ici », a déclaré à la BBC Mehari Estifanos, ancien joueur érythréen et entraîneur de l’équipe nationale de jeunes, qui vit aujourd’hui à Newcastle.

« Les habitants de cette région connaissaient peu l’Érythrée, mais depuis l’arrivée d’Alexander, beaucoup savent où elle se trouve et connaissent la culture érythréenne ».

Selon M. Estifanos, Isak a incité des jeunes de la diaspora à se lancer dans le football, et certains d’entre eux sont déjà dans des académies en Angleterre et ailleurs en Europe.

Cette évolution est d’autant plus importante que le jeu en Érythrée s’est tellement détérioré que la Fifa a retiré la sélection nationale de son classement l’année dernière.

Ces dernières années, seules les fuites de joueurs en service international ont fait la une des journaux.

Les Érythréens qui vivent à Tyneside et dans les environs estiment qu’il est de leur devoir de soutenir Isak, et le drapeau rouge, vert et bleu du pays est souvent visible lorsque Newcastle est en action.

« Alexander est un ambassadeur érythréen, au même titre que les célèbres cyclistes Biniam Girmay et Daniel Teklehaimanot », a déclaré Akale.

« Nous sommes tous fiers de lui. Même [sur] ses bottes, il y a un [drapeau] suédois et un autre érythréen ».

Découverte de la culture érythréenne

Si le rôle décisif d’Isak a amélioré la situation de Newcastle sur le terrain, il a également incité les supporters du club à s’intéresser à son héritage.

Bereket Kiflu est copropriétaire d’un restaurant érythréen-éthiopien très prisé, situé à proximité du stade St James’ Park, et les affaires marchent bien, surtout depuis qu’Isak a pris une photo du restaurant lors du défilé du trophée de la Carabao Cup et l’a postée sur les réseaux sociaux.

De nombreux habitants se sont rendus sur place pour goûter aux cuisines exotiques de la région, souvent basées sur un pain plat au levain appelé enjera.

« J’ai entendu dire qu’il (Isak) emmenait beaucoup de joueurs là-bas », a déclaré le comédien et podcasteur Anth Young à la BBC Tigrinya.

« Je n’ai jamais mangé de nourriture érythréenne auparavant, mais je vais aller essayer ».

« J’ai vu les posts Instagram. Ça a l’air incroyable ».

Les supporters veulent à tout prix qu’Isak reste chez les Magpies et consolide son statut de légende du club.

« Un jour, il sera statufié comme Bobby Robson et Alan Shearer », a déclaré un supporter local.

Les supporters de Newcastle et d’ailleurs attendent avec impatience de voir comment l’avenir de l’attaquant sera résolu.

Le prix d’Isak est peut-être trop élevé pour la plupart des gens, mais pour les jeunes Erythréens, sa valeur ne se mesure pas en livres.

 

Source:news.abidjan.net

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