RNB/habitant: l’Algérie stagne dans la catégorie inférieure

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Classée parmi les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, l’Algérie enregistre un revenu par habitant de 3 900 dollars, loin des standards régionaux élevés et révélateur de crises économiques multiformes.

Le dernier classement 2025 de la Banque mondiale sur le revenu national brut (RNB) par habitant place l’Algérie dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire inférieur, dont le seuil est fixé entre 1 136 et 4 465 dollars. Avec 3 900 dollars par habitant (environ 3 600 euros), le pays se situe légèrement au-dessus du Maroc (3 710 dollars) et de la Tunisie (3 840 dollars), mais reste loin derrière les économies les plus dynamiques du continent, comme l’Afrique du Sud (6 780 dollars), le Gabon (7 540) ou Maurice (10 760).

Dans un Maghreb traversé par des tensions économiques, l’Algérie affiche des indicateurs fragiles. Ce niveau de revenu masque en réalité une forte vulnérabilité structurelle : dépendance aux hydrocarbures, inflation persistante, recul du dinar, fuite des compétences, et absence de diversification économique. À cela s’ajoute une gestion autoritaire de la vie économique, peu favorable à l’investissement privé et à l’innovation.

Au sein du monde arabe, l’écart est encore plus flagrant. Le Qatar (70 500 dollars), les Émirats arabes unis (48 950) et le Koweït (39 570) figurent dans le top 10 mondial. L’Arabie saoudite, malgré ses défis, atteint 27 590 dollars. L’Algérie, quant à elle, reste hors du radar des puissances économiques émergentes de la région, avec un modèle de croissance peu inclusif.

Le classement rappelle aussi que l’Afrique reste le continent le plus pauvre, avec 17 pays africains dans les 20 derniers rangs, dont le Burundi (240 dollars), la RCA, le Mozambique et le Niger. Si des progrès sont notés globalement depuis 1987, les disparités régionales restent marquées : l’Afrique subsaharienne compte encore 46 % de pays à faible revenu, contre 13 % en Asie du Sud, désormais en transition accélérée.

Le fait que l’Algérie soit proche du seuil de la catégorie supérieure mais incapable de le franchir depuis plusieurs années illustre les blocages internes à son développement. Les rentes énergétiques ne suffisent plus à soutenir durablement la croissance ni à générer un effet d’entraînement sur les autres secteurs.

MK/ac/Sf/APA

Source: APANEWS

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