Face à la réduction à trois mois et à entrée unique des visas américains pour leurs citoyens, le Ghana et le Nigéria expriment leur inquiétude et appellent Washington à revoir sa politique migratoire, alors que plusieurs chefs d’État africains sont reçus à la Maison Blanche.
Le gouvernement ghanéen a exprimé vendredi son inquiétude face aux nouvelles restrictions de visas imposées par les États-Unis, tout en réaffirmant sa volonté de dialoguer pour une solution rapide et équilibrée.
Dans un communiqué, le ministère ghanéen des Affaires étrangères a pris acte de la décision américaine de ramener la validité des visas B1/B2 pour les Ghanéens de cinq ans à trois mois et de les limiter à une seule entrée au lieu d’entrées multiples. Ces limitations, souligne-t-il, s’écartent des arrangements réciproques antérieurs que le Ghana avait toujours respectés.
« Le Ghana reconnaît le droit souverain de chaque pays de déterminer son régime de visas, mais souligne que les limitations actuelles imposées par les États-Unis s’écartent considérablement des arrangements réciproques », indique le ministère, qui dit comprendre les préoccupations des voyageurs ghanéens — professionnels, étudiants, touristes, patients ou membres de familles — et leur exprime sa solidarité. Accra affirme étudier les options disponibles et reste déterminé à collaborer avec Washington pour résoudre les motifs ayant conduit à cette décision, notamment les cas de séjour prolongé de certains voyageurs.
Ces mesures interviennent dans le cadre d’une révision plus large du « calendrier de réciprocité » décidée par l’administration américaine en 2025. Le 8 juillet, les États-Unis ont annoncé la réduction de la validité des visas non-immigrants, notamment B1/B2, F et J, à trois mois avec entrée unique pour plusieurs pays africains, dont le Ghana et le Nigéria.
À Abuja, le ministère nigérian des Affaires étrangères a également réagi à ces restrictions dans un communiqué publié le 9 juillet. Le gouvernement fédéral du Nigéria dit avoir pris note « avec inquiétude » de cette décision américaine, qu’il juge en contradiction avec les principes de réciprocité, d’équité et de respect mutuel censés guider les engagements bilatéraux entre nations amies.
Le communiqué nigérian parvenu à APA souligne que cette restriction impose une charge disproportionnée aux voyageurs nigérians, notamment les étudiants, les professionnels, les familles et les participants aux échanges culturels et éducatifs.
« Tout en reconnaissant le droit souverain de chaque pays de déterminer ses politiques d’immigration, le Nigéria exhorte respectueusement les États-Unis à reconsidérer cette décision dans un esprit de partenariat, de coopération et de responsabilités mondiales partagées », conclut le texte signé par le porte-parole du ministère, Kimiebi Imomotimi Ebienfa.
Depuis janvier 2025, les ambassades ghanéennes à Washington et New York ont délivré 40 648 visas, dont 28 626 à entrées multiples, principalement aux Américains. Conformément aux accords bilatéraux, les détenteurs de passeports américains bénéficient généralement de visas ghanéens valables cinq ans à entrées multiples.
Ces restrictions interviennent alors que cinq chefs d’État africains — Bassirou Diomaye Faye (Sénégal), Brice Oligui Nguéma (Gabon), Umaro Sissoco Embalo (Guinée-Bissau), Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani (Mauritanie) et Joseph Boakai (Libéria) — sont en visite aux États-Unis. Ces dirigeants ont été reçus le 9 juillet à la Maison Blanche par Donald Trump lors d’un déjeuner de travail consacré aux partenariats économiques et diplomatiques entre les États-Unis et les pays africains concernés.
Accra et Abuja disent espérer une résolution rapide de cette situation dans le respect des procédures et exigences de part et d’autre.
SOURCE:APANews/APA-Accra (Ghana)