Le Forum économique mondial (WEF) a révélé que le Nigeria a enregistré en 2025 son plus haut niveau historique de participation féminine à la population active.

Selon l’édition 2025 du Global Gender Gap Report du WEF, la parité dans l’emploi s’est nettement améliorée, avec un taux de participation des femmes atteignant 95,6 %, contre 89,9 % l’année précédente.

Ce progrès a permis au Nigeria de gagner 3,6 points dans l’indice « Participation et opportunités économiques », constituant l’un des rares motifs de satisfaction dans un bilan globalement contrasté en matière d’égalité de genre.

Malgré ces avancées sur le marché du travail, le pays a reculé d’un rang dans le classement mondial, se positionnant à la 124ᵉ place. Ce recul s’explique par une baisse de la représentation politique des femmes et un élargissement des inégalités dans l’éducation.

L’indice mondial de l’écart entre les sexes (Global Gender Gap Index) évalue chaque année l’état actuel et l’évolution de la parité entre les sexes à travers quatre dimensions clés : la participation économique et les opportunités, le niveau d’instruction, la santé et la survie, ainsi que l’autonomisation politique.

Créé en 2006, cet indice est le plus ancien outil de suivi des progrès réalisés par les pays pour réduire les écarts entre les sexes.

« En 2025, le Nigeria, qui tend vers une population majoritairement masculine, se classe à la 124ᵉ position après avoir comblé 64,9 % de son écart global entre les sexes. Il perd une place et un point de pourcentage par rapport à l’année précédente. Toutefois, le pays affiche une amélioration notable dans le domaine de la participation économique et des opportunités, avec un gain de 3,6 points », indique le rapport.

Le document souligne par ailleurs que les indicateurs de parité économique connaissent une évolution positive : la parité dans la participation au marché du travail est passée de 89,9 % à 95,6 %, et la parité des revenus s’est accrue de 50,1 % à 60,4 %, marquant une reprise après quatre années de stagnation. « Ces évolutions placent le Nigeria sur une trajectoire encourageante en matière d’égalité dans le monde du travail », poursuit le rapport.

En revanche, le pays n’a enregistré aucune avancée dans les trois autres sous-indices. Le recul le plus marqué concerne l’autonomisation politique, avec une baisse de 2,9 points liée à la diminution du nombre de femmes occupant des postes ministériels, tombé de 17,6 % en 2024 à 8,8 % en 2025.

Concernant l’éducation, le rapport note une augmentation globale des taux d’alphabétisation chez les hommes comme chez les femmes, mais avec une progression plus rapide du côté masculin (73,7 % contre 53,3 % chez les femmes), accentuant ainsi l’écart entre les sexes.

En matière d’espérance de vie en bonne santé, le document signale une amélioration pour les Nigérians des deux sexes, bien que plus significative chez les hommes.

Cité par le quotidien Punch, la directrice générale du Forum économique mondial, Saadia Zahidi, a déclaré : « Investir dans la parité permet aux pays de bâtir des économies plus résilientes, prospères et productives. Cette nouvelle édition du Global Gender Gap Report vise à éclairer les décideurs en mesurant l’état actuel de la parité et en identifiant les pays ayant accompli les progrès les plus remarquables. Le changement est possible, et les avancées sont à portée de main. »

Sur le continent africain, la Namibie s’est distinguée comme le pays le plus performant en matière d’égalité de genre, se classant 8ᵉ à l’échelle mondiale et demeurant la seule nation africaine dans le top 10. Le Cap-Vert (30ᵉ) et l’Afrique du Sud (33ᵉ) complètent le trio de tête africain.

À l’échelle mondiale, l’Islande conserve pour la 16ᵉ année consécutive sa place de pays le plus égalitaire, avec un score de 0,926, demeurant la seule nation à dépasser les 90 % de parité. Elle est suivie par la Finlande, la Norvège, le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande.

APA/lb/te/GIK