Mali : Aliou Sacko libéré après plus de deux mois de disparition

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Enlevé en plein jour à Bamako en mars dernier, Aliou Badra Sacko, président par intérim du mouvement citoyen Touche pas à mon argent, a recouvré la liberté dans la nuit du 23 au 24 mai. Aucune autorité malienne n’a commenté les circonstances de sa détention, alimentant les inquiétudes autour de cette affaire qualifiée de « disparition forcée » par plusieurs organisations de défense des droits humains.

Aliou Badra Sacko, président du mouvement citoyen Touche pas à mon argent, a été libéré dans la nuit du 23 au 24 mai, après une disparition de plus de deux mois. Selon ses proches, il se porte bien et a regagné son domicile. Aucune déclaration officielle n’a été publiée par les autorités maliennes à ce sujet.

M. Sacko avait été enlevé le 14 mars 2025 à Bamako, à proximité du ministère de l’Éducation nationale, par des individus armés et encagoulés. Il quittait alors une réunion publique lorsqu’il a été forcé de monter dans un véhicule banalisé. L’affaire avait rapidement suscité l’émoi dans la capitale, où plusieurs figures politiques et organisations de défense des droits humains avaient réclamé sa libération et une clarification des faits.

Au moment de sa disparition, Aliou Badra Sacko venait d’être désigné président par intérim du mouvement Touche pas à mon argent, engagé contre les nouvelles mesures fiscales imposées par l’État malien, dont une taxe de 10 % sur les recharges téléphoniques et 1 % sur les transactions via mobile money. Ces décisions avaient entraîné une forte mobilisation sur les réseaux sociaux, portée par des citoyens dénonçant un alourdissement du coût de la vie.

Durant ce rapt, aucune information officielle n’a été communiquée quant à son lieu de détention ou aux raisons de sa privation de liberté. Plusieurs organisations nationales et internationales, dont la Media Foundation for West Africa, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), la Commission nationale des droits de l’Homme du Mali (CNDH), ainsi que des personnalités politiques comme l’ancien Premier ministre Moussa Mara ou le président du M5-RFP Mali Kura, Modibo Sidibé, avaient exprimé leur inquiétude face à ce qu’ils qualifiaient de « disparition forcée ».

À sa libération, aucun acte d’accusation n’a été annoncé, ni aucune suite judiciaire engagée. Le mouvement Touche pas à mon argent s’est contenté d’annoncer sa libération dans un message laconique : « Aliou Badra Sacko est libre. Il va bien. »

À ce jour, ni le gouvernement malien, ni les forces de sécurité, ni les juridictions compétentes n’ont commenté sa disparition ni fourni d’explication sur les conditions de la détention ou les motifs de la libération.

MD/ac/Sf/APA

Source: APANEWS

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