Les responsables politiques africains intensifient leurs appels en faveur d’une plus grande transparence et équité dans l’évaluation du risque souverain par les agences de notation mondiales, avertissant que des méthodologies opaques et incohérentes coûtent des milliards au continent en investissements perdus et en coûts d’emprunt majorés.
Lors d’un atelier visant à promouvoir la transparence et à renforcer les capacités autour des processus de notation de crédit souverain utilisés par les principales agences internationales, des responsables financiers et économistes de toute l’Afrique ont déclaré que le système actuel ne parvient pas à refléter les véritables fondamentaux économiques et la résilience des économies africaines.
« C’est un espace où le pouvoir s’exerce. Et quand vous ne comprenez pas comment le pouvoir s’exerce, vous serez toujours à la traîne », a déclaré Raymond Gilpin, économiste en chef pour l’Afrique au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
L’atelier de deux jours, organisé par le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) en partenariat avec la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), le PNUD Afrique et Africatalyst, s’est déroulé juste avant la première Conférence annuelle africaine sur les notations de crédit, qui s’est ouverte le 21 mai.
McBride Nkhalamba, directeur de la recherche au MAEP, s’exprimant au nom de la directrice générale de l’organisation, l’ambassadrice Marie-Antoinette Quarte, a souligné l’importance des enjeux.
« Les méthodologies utilisées par les principales agences de notation sont souvent opaques et insuffisamment comprises. Cet atelier est une opportunité opportune de démystifier ces méthodologies, de renforcer les capacités techniques de nos institutions gouvernementales et d’approfondir l’engagement », a-t-il déclaré.
L’événement comprend des études de cas, des simulations et des sessions d’apprentissage entre pairs impliquant des responsables des finances et des banques centrales du Ghana, du Kenya, de l’Éthiopie et de la Zambie.
Zuzana Schwidrowski, directrice de la Division de la macroéconomie, des finances et de la gouvernance à la CEA, a souligné l’importance d’un engagement proactif. Pour elle, celui-ci « doit être éclairé, confiant et proactif – fondé sur des données et soutenu par une coordination interne. »
Mme Schwidrowski a exhorté les institutions africaines à prendre en charge le récit. « L’Afrique doit s’approprier son récit de crédit », a-t-elle ajouté. Précisant que « cet atelier n’est pas seulement un forum de discussion technique, c’est une plateforme d’autonomisation stratégique. »
Les notations de crédit sont plus que des exercices techniques. Elles façonnent l’accès de l’Afrique au financement du développement, influencent les décisions des investisseurs et impactent tout, des coûts d’assurance à la gestion de la dette publique.
M. Gilpin a exhorté les gouvernements africains à questionner les hypothèses souvent intégrées dans les notations de crédit.
« Nous devons être prêts à contester ce qu’on nous dit de manière respectueuse mais claire », a-t-il exhorté.
ARD/te/Sf/APA
Source: APANEWS