Rabat/Policy Center : débat autour de l’Afrique Atlantique

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À Rabat, le Policy Center a prolongé le débat sur l’Initiative Atlantique devant promouvoir un espace intégré entre les pays côtiers et les États sahéliens enclavés.

Le Policy Center for the New South (PCNS) a réuni ce jeudi 22 mai, sur le campus de l’Université Mohammed VI Polytechnique de Rabat, de nombreux décideurs, diplomates et experts africains dans le cadre de la deuxième édition de sa conférence consacrée aux enjeux stratégiques des espaces maritimes africains.

Placée sous le thème « L’Afrique atlantique, ambition d’intégration et processus d’opérationnalisation », cette rencontre a approfondi les réflexions sur la coopération régionale autour des questions maritimes, économiques et géostratégiques.

L’événement s’inscrit dans le prolongement de l’Initiative Atlantique lancée en 2023 par le Roi Mohammed VI, qui vise à promouvoir un espace intégré entre les pays côtiers et les États sahéliens enclavés. Plusieurs personnalités de haut niveau y ont pris part, dont Emelia Arthur, ministre ghanéenne de la Pêche, Zein El Abidine Med Salem de la Banque centrale de Mauritanie, Bouchra El Hayani de l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN), Mohammed Benzaria de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), et le représentant de la Marine royale, Mostapha Tafrhy.

Les échanges se sont articulés autour de quatre grands axes : la construction d’une identité atlantique commune, la gouvernance maritime, le développement de l’économie bleue et les infrastructures d’intégration, notamment le projet de gazoduc Nigéria-Maroc, cité comme levier stratégique majeur. Les participants ont plaidé pour la mise en place d’institutions robustes et de plateformes régionales afin de renforcer la voix de l’Afrique atlantique sur la scène internationale.

Le désenclavement du Sahel a été au cœur des préoccupations, avec un appel fort à offrir à ces pays un accès pérenne à la mer, condition essentielle à leur intégration dans les chaînes de valeur mondiales. Le gazoduc Nigéria-Maroc a été présenté comme un axe structurant de co-développement, porteur de croissance, d’emplois et de coopération régionale.

Sur le plan sécuritaire, le Maroc a mis en avant sa stratégie de diplomatie navale. Mostapha Tafrhy a insisté sur la nécessité d’une sécurité collective pour faire face aux menaces croissantes dans le Golfe de Guinée et à la surexploitation des ressources halieutiques. Une position partagée par Emelia Arthur, qui a appelé à une meilleure valorisation locale des richesses maritimes africaines, rompant ainsi avec les logiques extractives héritées du passé.

Le rôle moteur du Maroc dans cette dynamique a été unanimement reconnu. Amadou Tall, expert ivoirien de l’économie bleue, a salué l’impact du Processus des États de l’Afrique Atlantique (AASP), cadre de dialogue régional initié par Rabat.
« Nous saluons l’initiative du Maroc, sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, de porter cette vision d’intégration atlantique », a-t-il déclaré.

Enfin, les intervenants ont souligné que la mer ne doit plus être considérée uniquement sous l’angle sécuritaire, mais comme un levier de souveraineté économique, d’intégration régionale et de puissance géopolitique. Pour concrétiser cette ambition, ils ont appelé à la mise en œuvre de politiques coordonnées, concrètes et durables.

MK/te/Sf/APA

Source: APANEWS

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