Ethiopie : arrestations massives de grévistes de la santé

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L’autorité nationale éthiopienne des droits humains tire la sonnette d’alarme alors que la grève du personnel médical provoque des tensions croissantes dans les hôpitaux, avec des arrestations massives signalées.

La Commission éthiopienne des droits de l’homme (EHRC) a exprimé sa vive préoccupation face aux arrestations, aux intimidations et à la dégradation des conditions sanitaires constatées alors que la grève des professionnels de santé entame sa deuxième semaine en Éthiopie.

Dans un communiqué publié mercredi, le commissaire en chef de l’EHRC, Berhanu Adelo, a déclaré que les grèves, entamées le 13 mai, « menaçaient le droit de la population à la santé et à la vie », tout en soulignant que les réponses des autorités doivent demeurer « conformes aux normes relatives aux droits humains et aux lois applicables ».

« Les grèves dans le secteur de la santé ont de graves répercussions sur le droit de la communauté à la santé et à la vie », a-t-il affirmé. « Toutefois, toute mesure administrative ou judiciaire prise en réponse doit respecter les droits fondamentaux ».

L’EHRC indique avoir documenté des cas d’intimidation, d’arrestations arbitraires et d’expulsions forcées de personnel médical dans plusieurs villes, notamment Addis-Abeba, Hawassa, Jimma, Bahir Dar et Gondar. Les personnes visées incluent des internes, des stagiaires et d’autres agents de santé mobilisés pour revendiquer de meilleures conditions de travail.

Des témoignages recueillis par APA font état de descentes nocturnes de la police, d’arrestations sans mandat et de pressions constantes exercées sur les grévistes. Le personnel hospitalier aurait également été contraint de quitter ses logements dans des résidences universitaires ou des campus médicaux.

Des équipes de l’EHRC, qui se sont rendues dans des établissements majeurs comme les hôpitaux Black Lion, St. Paul’s et Menelik II à Addis-Abeba, ont constaté l’impact direct des grèves, totales ou partielles, sur les services de santé.

Les soins dans les unités de soins intensifs seraient gravement perturbés. De nombreux patients, notamment ceux venus de zones rurales pour des traitements programmés de longue date, sont renvoyés faute de personnel qualifié.

La Commission appelle les autorités à garantir les droits fondamentaux des grévistes tout en œuvrant à un règlement rapide et équitable du conflit social en cours dans le secteur de la santé.

MG/as/fss/ac/Sf/APA

Source: APANEWS

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