«Les promesses sont faites pour être tenues» : la FNSEA appelle à la mobilisation des agriculteurs à partir du 26 mai

0 18

Le président du premier syndicat agricole français Arnaud Rousseau n’a pas caché sa colère ce jeudi matin, déplorant le «sentiment de trahison» vécu par les agriculteurs. Associé aux Jeunes Agriculteurs (JA), il lance un appel à la mobilisation.

Les agriculteurs se tiennent prêts à descendre à nouveau dans la rue. Évoquant un «sentiment de trahison» vécu par les producteurs français face aux promesses non tenues de l’État, le président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) Arnaud Rousseau appelle à la mobilisation de ces derniers à partir du lundi 26 mai prochain. «Ces promesses nous avaient été faites et, pour nous, les promesses sont faites pour être tenues», a-t-il expliqué sur RMC ce jeudi matin, regrettant que la mobilisation d’il y a un an et demi n’ait finalement «pas porté ses fruits».

«Nous avons besoin d’actions concrètes dans nos fermes, qui se voient sur la question de l’eau, sur la question de moyens de production. Donc oui, nous allons nous mobiliser, et à partir du 26 mai, nous appelons avec les Jeunes Agriculteurs (JA) à de nouvelles manifestations, à de nouvelles actions», a-t-il ainsi annoncé. «Nous considérons aujourd’hui après avoir manifesté, travaillé puis subi tout ce qu’il se passe sur le plan politique – quatre premiers ministres en un an – que les réponses et les promesses qui nous sont faites ne sont pas là. Et c’est intolérable pour nous», a-t-il poursuivi.

Convaincu que les organisations syndicales sont arrivées au bout de ce qu’elles peuvent faire, Arnaud Rousseau estime que «si les agriculteurs ne se mobilisent pas à nouveau, alors la promesse qui nous avait été faite ne sera pas tenue». Et de lâcher : «pour nous, c’est inentendable».

Les néonicotinoïdes en question

En cause ? Certains points retoqués par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, qui vient notamment d’acter la réintroduction dérogatoire de certains néonicotinoïdes. Sur ce point, Arnaud Rousseau a en effet regretté que certaines règles appliquées en France ne soient pas aussi restrictives dans les pays dont les produits agricoles sont importés dans l’Hexagone. «Nous produisons ces noisettes à hauteur de 12%, tout le reste est importé. Et dans ces importations, près de 70% viennent de Turquie produites avec 15 matières actives dont 4 sont interdites en France», a-t-il pris en exemple.

Parmi ces matières actives, le président de la FNSEA cite l’acétamipride, «produit homologué en Europe» mais interdit en France depuis 2018. «Tous nos partenaires européens l’ont, un Allemand l’utilise, un Italien l’utilise, un Espagnol l’utilise et on nous explique qu’en France, ce n’est pas possible», a-t-il énuméré, sûr que cela allait «se traduire par de la perte de production, par la disparition de certaines filières»«Et je vous parle de la noisette mais je pourrais vous parler de la pomme, de la betterave…».

«Nous sommes fiers de ce que l’on produit, et nous voulons continuer à produire pour nourrir les Français, mais on ne peut pas ne pas avoir les moyens de le faire», pointe le syndicaliste, selon qui «c’est la question de la souveraineté alimentaire de la France» qui est en jeu.

 

Source : Le Figaro News.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.