Société/Conférence sur la tradition Agni/Le Professeur Foba Kakou Antoine fait une plongée dans l’histoire et les particularismes culturels

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Par Yann Dominique N’guessan/afriquematin.net

Dans les royaumes Agni, l’histoire a toujours tenu une place prépondérante, chaque génération héritant d’un riche savoir historique. C’est sous le thème « Immersion dans la tradition » que le Professeur Foba Kakou Antoine a récemment animé une conférence de presse, organisée par la Mutuelle de développement d’Ayamé (Muda). L’événement, marquant la deuxième édition de cette initiative, s’est tenu dans les jardins de l’Hôtel de Ville de la commune d’Ayamé, en présence du Chef du canton Djandji, du Chef du village et de plusieurs dignitaires de la région.

Le conférencier a souligné que le concept de canton, introduit par l’administration coloniale, a été intégré dans le système Akan.  
La présidente du Comité d’organisation, Prudence Brou

D’entrée, le Professeur Foba a exploré les multiples facettes de la tradition Agni Sanwi, des particularismes aux rituels qui rythment la vie de ce peuple. Il a souligné l’unité culturelle, politique, sociale et économique des seize groupes composant l’espace Akan en Côte d’Ivoire, incluant les Agni, M’batto, Avikam, Ebrié et Ehotilé. Selon lui, « cette cohésion est due à des comportements, notamment des habitudes, des us et coutumes communs », annonce-t-il.

Diversité au sein de l’Unité Akan

En sa qualité de Maitre de Conférences au Département des Sciences du Langage à l’Université Félix Houphouët Boigny de Cocody, le Dr Foba note que chaque groupe Akan développe des traits culturels spécifiques liés à son environnement, « bien que ces distinctions ne soient pas fondamentales. Indiquant par ailleurs que ces distinctions se manifestent surtout dans les pratiques quotidiennes, qui est le résultat d’une adaptation continue à l’environnement, nécessaire pour la survie et l’évolution de toute société dynamique », relève-t-il.

Toutes les sommités du Djandi ont pris part à cette rencontre instructive et construtive.

L’organisation politique et sociale des Akans est tripartite. Le premier groupe, notamment les Agni, pratique la royauté, avec un roi à la tête de la société depuis leur installation en Côte d’Ivoire en 1715. Le second groupe, comprenant les Akans lagunaires comme les Avikam et M’Batto, est régi par des classes d’âges et non par une monarchie. Ici, les générations successives prennent en charge l’administration politique, un système d’organisation militaire qui assure la défense en cas de conflit.

Complexité de la Structure Politique Akan

Le troisième groupe, représenté par les Ehotilé et Abouré, combine royauté et pratiques générationnelles, créant une structure politique et sociale complexe. Chez les Abouré, par exemple, coexistent un roi et un système de gouvernance par générations.

Le Directeur adjoint de l’Institut de Linguistique Appliquée (ILA) et le Rédacteur en Chef de la Revue scientifique Cahiers Ivoiriens de Recherche Linguistique (CIRL) a également souligné que le concept de canton, introduit par l’administration coloniale, a été intégré dans le système Akan. Bien que cette notion n’existe pas traditionnellement chez les Akan, elle a été adoptée pour faciliter la gestion sociale.

En présence de la chefferie, des chefs traditionnels et de plusieurs dignitaires de la région, le professeur Foba a été on ne peut plus clair sur les questions de tradition orale.

Ce sachant a instruit également l’auditoire que, « le royaume Agni Sanwi, par exemple, est subdivisé en cantons, chacune de ces sous-entités politiques ayant une responsabilité spécifique, bien que ce concept ne soit pas retrouvé chez les Ebriés, illustrant encore une fois les particularismes régionaux », indique-t-il.

 En somme, cette conférence a mis en lumière la richesse et la diversité des traditions Agni, notamment le mariage, l’une des étapes importantes de la vie après celle de la puberté sur les questions de grossesse de naissance de l’éducation, de la mort et de l’hérédité.

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