12 décembre en Afrique : indépendance kenyane et accords de paix

0 17

 

Le 12 décembre est une date emblématique de l’histoire africaine, marquée par l’indépendance du Kenya, des coups d’État décisifs en Mauritanie, et la signature d’accords de paix majeurs dans la Corne de l’Afrique.

Le 12 décembre 1963, le Kenya accède à l’indépendance après des années de lutte anticoloniale menées par la Kenya African Union et des figures comme Jomo Kenyatta, qui devient le premier Premier ministre. Cette indépendance intervient à l’issue d’une décennie marquée par la rébellion des Mau Mau (1952–1960), réprimée avec violence par l’administration coloniale. Libéré en 1961 après plusieurs années d’emprisonnement, Kenyatta mène les négociations constitutionnelles à Londres en 1962, avant de conduire la KANU à la victoire électorale en mai 1963. Le drapeau britannique est remplacé par les couleurs nationales — noir, rouge et vert — avec un bouclier massaï symbolisant la défense de la liberté.

Un an plus tard, le 12 décembre 1964, le Kenya devient une république au sein du Commonwealth. Jomo Kenyatta, jusque-là Premier ministre, prête serment comme premier président de la République. La journée devient la fête nationale, Jamhuri Day (« jamhuri » signifiant « république » en swahili), célébrant à la fois l’indépendance et la souveraineté pleine et entière.

Le 12 décembre 1984, la Mauritanie est secouée par un coup d’État sans effusion de sang. Le colonel Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya renverse le président Mohamed Khouna Ould Haidalla, alors en déplacement au sommet franco-africain de Bujumbura. Taya prend la tête du Comité militaire de salut national, ouvrant un régime qui durera plus de vingt ans. Nouakchott reste calme, les seuls signes visibles du putsch étant la présence renforcée de soldats autour des bâtiments stratégiques. Haidalla, arrêté à son retour le lendemain, sera détenu plusieurs mois. Ce renversement, le quatrième de l’histoire mauritanienne, résulte de rivalités internes et de tensions autour des choix économiques et politiques.

Le sommet franco-africain des 11–12 décembre 1984, organisé à Bujumbura (Burundi) en présence de François Mitterrand et de 37 délégations africaines, se concentre sur l’autosuffisance alimentaire, le développement et les relations franco-africaines. L’événement diplomatique est marqué par l’ironie d’un coup d’État survenu précisément pendant une rencontre consacrée à la coopération régionale.

Le 12 décembre 2000, l’Accord d’Alger est signé entre l’Éthiopie et l’Érythrée, mettant formellement fin à la guerre frontalière qui, de 1998 à 2000, a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé plus d’un million de personnes. Le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi et le président érythréen Isaias Afwerki signent l’accord en présence du secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, de la secrétaire d’État américaine Madeleine Albright, du président algérien Abdelaziz Bouteflika et de nombreux dirigeants internationaux. Le texte prévoit un cessez-le-feu immédiat, la création de deux commissions indépendantes — délimitation frontalière et réclamations — et le déploiement d’une force de maintien de la paix de l’ONU composée de 4 200 soldats. Kofi Annan salue une victoire « pour la raison, pour la diplomatie », affirmant qu’aucun des deux pays ne pouvait supporter « une autre décennie, une autre année, une autre journée de conflit ». Bien que les tensions persistent jusqu’à l’accord de paix de 2018, ce texte constitue une étape majeure pour la stabilité de la région.

SOURCE : APA News/Sf/Dakar (Sénégal)

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.